QATAR

Deux hommes ont été arrêtés, apparemment parce qu’ils étaient soupçonnés d’être des détracteurs du gouvernement ; l’un d’eux aurait été torturé. Les travailleurs migrants étaient exploités et maltraités et ils ne bénéficiaient pas d’une protection juridique suffisante. Six personnes, peut-être plus, ont été condamnées à des peines de flagellation. Des condamnations à mort ont été prononcées contre au moins trois hommes ; aucune exécution n’a eu lieu.

ÉTAT DU QATAR
Chef de l’État : Hamad bin Khalifa al Thani
Chef du gouvernement : Hamad bin Jassem bin Jaber al Thani
Peine de mort : maintenue
Population : 1,9 million
Espérance de vie : 78,4 ans
Mortalité des moins de cinq ans : 10,8 ‰
Taux d’alphabétisation des adultes : 94,7 %

Contexte

Bien que des appels à manifester aient été lancés sur Facebook en février et en mars, le Qatar n’a pas connu de manifestations antigouvernementales semblables à celles d’autres pays de la région.
Des élections municipales ont eu lieu en mai. En novembre, le gouvernement s’est engagé à organiser en 2013 les premières élections au Conseil consultatif, reportées depuis 2008.
Une loi prohibant la traite des personnes a été adoptée en octobre. D’autres textes législatifs étaient apparemment en cours d’examen, notamment la Loi de 2002 relative à la protection de la société qui permet de maintenir une personne en détention jusqu’à six mois avant toute inculpation.

Liberté d’expression

Au moins deux hommes ont été arrêtés, apparemment parce qu’ils étaient soupçonnés d’être des détracteurs du gouvernement, et deux autres personnes ont été emprisonnées pour blasphème. Au moins 46 personnes, des étrangers pour la plupart, ont été déclarées coupables de « relations sexuelles illicites » ; elles ont été soit expulsées soit condamnées à une peine d’emprisonnement suivie dans certains cas de leur expulsion.
*Salem al Khawari, un fonctionnaire arrêté le 7 février, a été maintenu en détention sans inculpation jusqu’au 18 octobre. Il n’a pas été autorisé à recevoir la visite de sa famille pendant trois mois. Au cours de cette période, il aurait été contraint de rester debout jusqu’à 15 heures par jour, privé de sommeil et battu. Les autorités n’ont pas révélé le motif de sa détention et aucune enquête ne semble avoir été menée sur les sévices qui lui auraient été infligés.
*Sultan al Khalaifi, blogueur et fondateur d’une organisation locale de défense des droits humains, a été arrêté le 2 mars par des agents de la sûreté de l’État en civil, qui ont également perquisitionné à son domicile. Il a été maintenu au secret pendant une semaine, puis remis en liberté le 1er avril sans avoir été inculpé.
*Un Qatarien de 41 ans déclaré coupable de blasphème par un tribunal de Doha aurait été condamné en février à une peine de cinq ans d’emprisonnement.

Droits des migrants

Les travailleurs étrangers, qui constituaient plus de 80 % de la population du Qatar et étaient pour la plupart originaires d’Asie du Sud et du Sud-Est, n’étaient pas suffisamment protégés par la loi. Ils continuaient d’être exploités et maltraités par leurs employeurs. En mai, la Confédération syndicale internationale (CSI) a dénoncé les conditions de travail au Qatar, en particulier celles des employées de maison et des hommes employés sur les chantiers de construction des infrastructures pour la Coupe du monde de football de 2022, et elle a réclamé des améliorations importantes.

Discrimination – refus de la nationalité

Cette année encore, le gouvernement a refusé la nationalité qatarienne à une centaine de personnes qui appartenaient, pour la plupart, à la tribu Al Murra accusée d’être à l’origine d’une tentative de coup d’État en 1996. Les personnes privées de leur nationalité rencontraient des difficultés : elles ne pouvaient pas trouver un emploi, ni bénéficier de la sécurité sociale et de soins médicaux ni obtenir un passeport qatarien. Elles n’avaient accès à aucune voie de recours en justice.

Châtiments cruels, inhumains ou dégradants

Six personnes au moins, toutes de nationalité étrangère, ont été condamnées pour consommation d’alcool ou « relations sexuelles illicites » à des peines de soit 40, soit 100 coups de fouet . Ces peines ne pouvaient être infligées qu’aux musulmans jugés aptes médicalement. On ignorait si elles avaient été appliquées.

Peine de mort

Trois sentences capitales au moins ont été prononcées. Dix-neuf prisonniers, peut-être plus, dont au moins six personnes condamnées en 2001 pour leur participation à la tentative de coup d’État de 1996, étaient semble-t-il sous le coup d’une condamnation à mort à la fin de l’année. Aucune exécution n’a été signalée.

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