Rapport Annuel 2014/2015

TANZANIE

République-Unie de Tanzanie

Chef de l’État : Jakaya Mrisho Kikwete

Chef du gouvernement : Mizengo Peter Pinda

Chef du gouvernement de Zanzibar : Ali Mohamed Shein

Le processus de révision constitutionnelle s’est poursuivi, en dépit de certaines difficultés. Une Commission d’enquête a été créée et chargée de mener des investigations sur des atteintes aux droits humains, notamment sur 13 homicides, peut-être davantage, commis par les forces de sécurité lors d’une opération de lutte contre le braconnage conduite en octobre 2013. Les personnes atteintes d’albinisme risquaient toujours d’être assassinées car les parties de leur corps étaient recherchées.
Les violences faites aux femmes ont continué en toute impunité.

ÉVOLUTIONS CONSTITUTIONNELLES

En février 2014, l’Assemblée constituante a été investie dans ses fonctions et chargée de débattre du projet de constitution proposé par le Comité de révision constitutionnelle. Toutefois, la procédure a connu un incident de parcours en avril, lorsqu’une coalition de partis d’opposition est descendue dans la rue pour dénoncer le fait que, selon elle, le parti au pouvoir avait interféré dans le processus. En octobre, l’Assemblée constituante a adopté le projet de constitution sur fond de contestation de la part de l’opposition et de groupes de la société civile, qui soutenaient que le scrutin avait été entaché d’irrégularités. Le président Kikwete a annoncé que le référendum constitutionnel se tiendrait en avril 2015, bien que tous les partis politiques soient convenus en septembre de le reporter après les élections de 2015.

RECOURS EXCESSIF À LA FORCE

En octobre 2013, les forces de sécurité, y compris l’armée, ont eu recours à une force excessive contre des civils lors d’une opération de lutte contre le braconnage dénommée Tokomeza. Au moins 13 civils ont été tués et de nombreux autres ont été grièvement blessés. Lors de cette opération, les forces de sécurité auraient aussi commis des actes de torture, notamment des viols, détruit des biens et tué du bétail. En juin 2014, le président Kikwete a créé, sur recommandation du Parlement, une commission d’enquête qui disposait de trois mois pour mener des investigations sur les atteintes aux droits humains perpétrées pendant l’opération Tokomeza. La commission d’enquête a commencé ses travaux à la mi-août en rendant visite à des victimes dans les régions touchées. Elle n’avait pas terminé à la fin de l’année.

DISCRIMINATION – AGRESSIONS DE PERSONNES ATTEINTES D’ALBINISME

À la connaissance d’Amnesty International, une personne albinos a été tuée parce que l’on cherchait à s’approprier des parties de son corps. Au moins cinq tentatives d’homicide ont été signalées. Dans l’une de ces affaires, un homme a été tué alors qu’il défendait son épouse. L’action des pouvoirs publics destinée à prévenir les atteintes aux droits fondamentaux de ces personnes demeurait insuffisante.

SURVEILLANCE INTERNATIONALE

En juin 2014, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a estimé que la Tanzanie avait bafoué la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples en empêchant ses citoyens de se présenter aux élections présidentielle et législatives s’ils ne se portaient pas candidats au nom d’un parti politique. La Cour a exhorté la Tanzanie à prendre des mesures constitutionnelles et législatives afin de remédier à la situation, à publier un résumé du jugement en anglais et en swahili dans les six mois, et à rendre le jugement public dans sa version intégrale sur le site Internet du gouvernement, pendant une durée d’un an. À la fin de l’année, la Tanzanie n’avait pas rendu compte à la Cour des mesures prises pour se conformer à sa décision.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES

Les violences sexuelles et d’autres formes de violences liées au genre, en particulier la violence domestique, étaient toujours monnaie courante. Rien que dans les villes de Mbeya et de Geita, la violence domestique a entraîné la mort de 26 et 27 femmes respectivement au cours des six premiers mois de l’année.

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