Rapport Annuel 2016

Bénin

République du Bénin
Chef de l’État : Thomas Boni Yayi
Chef du gouvernement : Lionel Zinsou

Plusieurs villes du pays, dont Cotonou, la capitale, ont été le théâtre de tensions croissantes à l’approche des élections législatives. Une tentative d’arrestation visant un opposant politique a déclenché plusieurs jours de manifestations et de heurts entre des manifestants et les forces de sécurité à Cotonou. La liberté d’expression restait menacée : des manifestations ont été interdites après les élections et un journaliste a signalé avoir reçu des menaces. Les prisons étaient toujours surpeuplées.

CONTEXTE

À l’issue des élections législatives qui ont eu lieu en avril, l’alliance Forces cauris pour un Bénin émergent, qui rassemble 50 partis soutenant le président Thomas Boni Yayi, est devenue le principal groupe au sein de l’Assemblée nationale en obtenant 33 sièges sur 83. L’opposant politique Adrien Houngbédji a été élu président de l’Assemblée nationale. L’élection présidentielle est prévue pour février 2016. Thomas Boni Yayi s’est engagé à ne pas briguer un troisième mandat.

LIBERTÉ D’EXPRESSION ET DE RÉUNION

En mai, le ministre de l’Intérieur a interdit toutes les manifestations jusqu’à la fin du processus électoral. Thomas Boni Yayi a porté plainte contre le député Armand-Marie Candide Azannaï pour diffamation. Une tentative d’arrestation visant ce dernier a entraîné des heurts entre des manifestants et l’armée et la police à Cotonou. Les manifestants ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène et une dizaine de personnes ont été blessées. Plus de 20 personnes ont été arrêtées pour rébellion, vandalisme et actes de violence du fait de leur participation aux manifestations et aux émeutes des 4, 5 et 6 mai. Des manifestations ont également été interdites par la police et la gendarmerie dans d’autres villes, notamment à Azovè, dans le sud-ouest du Bénin.
En mai, le journaliste Ozias Sounouvou a signalé avoir reçu des menaces anonymes d’arrestation après avoir reproché au président d’entraver la liberté de la presse.
En juin, 12 étudiants de l’université d’Abomey-Calavi qui protestaient contre la suppression des sessions de rattrapage ont été battus et arrêtés par les forces de sécurité, avant d’être remis en liberté quelques jours plus tard. Les manifestations étaient au départ pacifiques ; quelques protestataires ont brûlé des pneus et mis le feu à un camion de pompiers à la suite du recours à une force excessive par la police.
En août, le journaliste Boris Tougan a été arrêté pour atteinte à la sûreté de l’État après avoir publié un article dans lequel il affirmait que la participation du Bénin à la force régionale combattant le groupe armé Boko Haram avait pour unique objectif de permettre au président béninois de se maintenir au pouvoir. Il a été détenu sans inculpation pendant cinq jours puis remis en liberté sans conditions.

CONDITIONS CARCÉRALES

Les prisons étaient toujours surpeuplées. Alors que la prison de Cotonou était prévue pour 500 détenus, 1 130 personnes y étaient incarcérées dans des conditions par conséquent très éprouvantes. En mai, une pénurie de nourriture a frappé tous les centres de détention du pays pendant trois jours en raison du non-paiement des fournisseurs par l’État.

PEINE DE MORT

Malgré la ratification par le pays, en 2012, du Deuxième Protocole facultatif se rapportant au PIDCP, visant à abolir la peine de mort [ONU], le gouvernement n’a toujours pas adopté les dispositions qui permettraient de supprimer ce châtiment de la législation nationale.

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