Rapport annuel 2016

ZAMBIE

République de Zambie
Chef de l’État et du gouvernement : Edgar Chagwa Lungu (a remplacé le président par intérim Guy Scott en janvier)


La Loi relative à l’ordre public a continué d’être utilisée pour restreindre la liberté de réunion. Des journalistes ont été arrêtés pour avoir publié des informations sur un cas de corruption présumée. Les peines capitales de 332 détenus ont été commuées en peines de réclusion à perpétuité.

CONTEXTE
Après la mort du président Michael Sata le 28 octobre 2014, une élection présidentielle s’est tenue en Zambie le 20 janvier. Le scrutin a été remporté de justesse par Edgar Lungu, du Front patriotique, qui restera en poste jusqu’à la fin prévue du mandat de son prédécesseur. Des pénuries d’électricité ont entraîné de longues coupures, dans certains cas de 14 heures par jour, qui ont contraint les entreprises et les mines à réduire leurs activités et à licencier des employés. Le kwacha zambien a perdu 80 % de sa valeur par rapport au dollar des États-Unis au cours de l’année, ce qui a fait augmenter les prix des denrées alimentaires. La hausse de la dette du pays a perturbé la prestation des services sociaux.

LIBERTÉ DE RÉUNION
La police a continué d’appliquer la Loi relative à l’ordre public, restreignant arbitrairement la liberté de réunion pour les partis d’opposition et la société civile. L’article 5(4) de cette loi oblige toute personne prévoyant de se réunir avec d’autres personnes ou d’organiser une rencontre publique, un défilé ou une manifestation à en informer la police sept jours à l’avance, mais cette disposition était souvent interprétée différemment par la police, qui prétendait que son autorisation était requise avant toute réunion publique.
En mai, la police a ouvert une enquête contre le dirigeant de l’opposition Hakainde Hichilema, à la suite d’une campagne de celui-ci sur le marché de Kamwala à Lusaka, la capitale. Après avoir été interrogé par la police en présence de ses avocats pendant plus d’une heure, il a été contraint, pour éviter des poursuites, de rédiger une lettre dans laquelle il s’engageait à se conformer aux dispositions de la Loi relative à l’ordre public.

LIBERTÉ D’EXPRESSION – JOURNALISTES
Le 15 juillet, la police a arrêté le propriétaire du journal The Post, Fred M’membe, ainsi que la journaliste Mukosha Funga pour un article qu’ils avaient publié en mars. Celui-ci portait sur une enquête de la Commission anticorruption visant un conseiller présidentiel qui aurait sollicité un pot-de-vin auprès d’un homme d’affaires chinois en échange d’un rendez-vous avec le président. The Post avait publié une lettre envoyée par la commission au président pour l’informer de cette enquête. En mai, le conseiller présidentiel a signalé cette fuite d’informations à la police, qui a interrogé les journalistes et les a laissés en liberté. Ils ont cependant été arrêtés le 15 juillet et ont passé une nuit en détention, avant de comparaître devant un tribunal sous l’inculpation de publication d’informations classées secret. Ils ont été libérés le lendemain après le versement d’une caution de plus de 3 000 dollars des États-Unis chacun.

JUSTICE
En octobre, le président Lungu a gracié Boris Muziba, Nayoto Mwenda et Wasilota Sikwibele, trois détenus de la province de l’Ouest. Ils avaient été condamnés en août 2014 à trois ans d’emprisonnement pour « publication de fausses nouvelles en vue d’effrayer et d’alarmer la population », en vertu de l’article 67 du Code pénal. Ils avaient été poursuivis en raison de leurs activités de membres d’un mouvement en faveur de la sécession de la province de l’Ouest. Cinq autres hommes étaient maintenus en détention provisoire depuis leur arrestation,en décembre 2014, après l’annonce par l’un d’entre eux, Afumba Mombotwa, de leur intention d’installer un gouvernement de transition au Barotseland – une région incluant la province de l’Ouest.

PEINE DE MORT
Le 16 juillet, le président Lungu a commué les peines capitales de 332 détenus en peines de réclusion à perpétuité, après avoir constaté la dureté de leurs conditions de détention lors d’une visite en prison1.

1. Zambie. La commutation de peines de mort représente un premier pas louable (nouvelle, 16 juillet)

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