Rapport annuel 2018

Bolivie

État plurinational de Bolivie
Chef de l’État et du gouvernement : Evo Morales Ayma

Une Commission vérité a été créée pour enquêter sur les graves violations des droits humains perpétrées sous les régimes militaires (1964-1982). Des progrès ont été réalisés en matière de protection des droits des personnes transgenres. Des craintes subsistaient quant aux menaces et aux actes de harcèlement visant les organisations de défense des droits humains, ainsi qu’au sujet du respect des droits des peuples indigènes.

Contexte

En novembre, la Cour constitutionnelle a levé les restrictions imposées aux personnes souhaitant à nouveau se porter candidates aux élections présidentielles, autorisant de fait le président Evo Morales à briguer un quatrième mandat consécutif en 2019.
Le bureau en Bolivie du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a fermé ses portes le 31 décembre, à la suite de la décision du gouvernement de ne pas renouveler son mandat.

Impunité

En août, une Commission vérité a été mise en place pour enquêter sur les graves violations des droits humains perpétrées sous les régimes militaires entre 1964 et 1982.
Elle devait présenter un rapport dans deux ans. Les forces armées ont créé un groupe de travail composé de militaires et chargé d’aider cette institution, notamment en lui donnant accès à leurs archives.

Personnes handicapées

En août, l’Assemblée législative plurinationale a adopté une loi visant à faciliter l’intégration des personnes handicapées sur le marché du travail et l’octroi d’une aide financière aux personnes souffrant de handicaps graves. Depuis des années, les défenseurs des droits des personnes handicapées réclament le versement d’une allocation mensuelle à ces personnes, ce qui n’a toujours pas été fait.

Droits des peuples autochtones

En août, le président a promulgué la loi n° 969, autorisant la construction d’une route qui traversera le Territoire indigène et parc national Isiboro-Sécure (TIPNIS), l’une des principales réserves d’eau du pays, où vivent quelque 14 000 personnes issues pour la plupart de communautés indigènes. Ce texte abrogeait la loi qui définissait le TIPNIS comme une zone protégée, faisant craindre la mise en œuvre éventuelle d’autres projets d’infrastructures et d’extraction dans cette zone.

Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées

En juin, le tribunal suprême électoral a autorisé les personnes qui avaient changé de genre à l’état civil à se marier civilement.
Pourtant, le mariage entre personnes du même sexe n’était toujours pas reconnu officiellement. Toujours en juin, le médiateur a proposé une modification du Code pénal afin d’ériger en infraction les crimes de haine contre les personnes LGBTI. Ces 10 dernières années, les responsables d’homicides de ces personnes n’ont pas été amenés à rendre compte de leurs actes.

Droits sexuels et reproductifs

Les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions restaient l’une des principales causes de mortalité maternelle.

Défenseures et défenseurs des droits humains

Le 6 février, à La Paz, la capitale du pays, les responsables de la Fédération syndicale des mineurs de Bolivie ont occupé les locaux de l’Assemblée permanente de défense des droits humains (APDH) pendant plusieurs heures et ont exigé la destitution de la présidente de l’organisation. Des organisations de défense des droits humains et des dirigeants indigènes tenaient alors une conférence de presse à l’APDH, au cours de laquelle ils ont annoncé que la Commission interaméricaine des droits de l’homme avait demandé au gouvernement de lui communiquer des informations à propos de leur demande de mesures conservatoires. Ils avaient déposé cette demande au nom des peuples indigènes volontairement isolés, faisant valoir que leur survie serait menacée par la prospection pétrolière envisagée sur leur territoire.
En mars, les membres du Centre de documentation et d’information de Bolivie (CEDIB), une ONG installée dans des locaux de l’Universidad Mayor de San Simón, une université publique de Cochabamba, ont signalé avoir été harcelés et menacés d’expulsion par le doyen de l’université. Le directeur du CEDIB a demandé que des mesures soient prises pour garantir la sécurité de son personnel et des archives de l’ONG, mais il n’a reçu aucune réponse de la part des autorités. En novembre, l’ONG a indiqué que ses comptes bancaires avaient été gelés à la suite de la procédure judiciaire administrative entamée par le doyen de l’université.

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