Rapport annuel 2018

Timor-Leste

République démocratique du Timor-Leste
Chef de l’État : Francisco Guterres (a remplacé Taur Matan Ruak en mai) Chef du gouvernement : Mari Alkatiri (a remplacé Rui Maria de Araújo en septembre)

Des victimes de graves violations des droits humains commises durant l’occupation indonésienne (1975-1999) ont continué à demander que justice soit faite et que des réparations leur soient accordées. Les forces de sécurité ont été accusées de mauvais traitements. Des journalistes ont été poursuivis en diffamation en raison de leur travail.

CONTEXTE

Les élections présidentielle et législatives, qui ont eu lieu respectivement en mars et en juillet, se sont déroulées sans incident. En juin, le pays a accepté sans réserve 146 des 154 recommandations formulées dans le cadre de l’Examen périodique universel des Nations unies, dont celles l’engageant à remédier aux violations des droits humains commises par le passé et à veiller à ce que des réparations soient accordées aux victimes ; il a pris note des huit autres recommandations.

IMPUNITÉ

Le décret-loi n° 48/2016 a porté création d’un nouvel organisme public, le Centre national Chega ! (CNC) « De la mémoire à l’espoir », dont la mission était de favoriser la mise en œuvre des recommandations formulées par la commission vérité du TimorLeste (CAVR) en 2005 et par la Commission de la vérité et de l’amitié entre l’Indonésie et le Timor-Leste en 2008. Au nombre des principales activités planifiées du CNC figuraient la commémoration, l’éducation, la solidarité avec les victimes de violations passées des droits humains et l’information du public. Cet organisme n’était toutefois pas habilité à suivre les recommandations formulées par la CAVR sur la justice et les réparations pour les victimes de graves violations des droits fondamentaux.

POLICE ET FORCES DE SÉCURITÉ

Cette année encore, des groupes timorais de défense des droits humains se sont dits préoccupés par des informations faisant état d’un recours excessif ou injustifié à la force, d’actes de torture et d’autres mauvais traitements de la part des forces de sécurité, et par l’absence de mesures visant à faire respecter l’obligation de rendre des comptes. Selon certaines sources, le 22 avril, un homme a saigné du nez, des oreilles et de la bouche après que des membres du Bataillon chargé du maintien de l’ordre (BOP), une unité de la police nationale, l’eurent frappé à coups de poing et de pied, dans le district de Bobonaro. Une enquête du ministère public du district de Suai était en cours, à la fin de l’année, sur ces violences présumées.

LIBERTÉ D’EXPRESSION – JOURNALISTES

Le 1er juin, un tribunal de Dili, la capitale du pays, a acquitté Raimundos Oki et Lourenco Vicente Martins de toutes les charges retenues contre eux. Ces deux journalistes avaient été poursuivis en diffamation par le ministère public le 17 mai après que, en janvier 2016, le Premier ministre alors en exercice, Rui Maria de Araújo, les eut accusés de « dénonciation calomnieuse », pour avoir porté de fausses accusations, au titre de l’article 285(1) du Code pénal. Les poursuites engagées à leur encontre étaient liées à un article publié dans le Timor Post sur une ingérence présumée des autorités dans un appel d’offres pour un projet gouvernemental dans le domaine des technologies de l’information.

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