La justice a poursuivi son examen de la complicité présumée de la Lituanie dans le programme de « restitution » et de détention secrète de la CIA. Les personnes LGBTI étaient toujours en butte à la discrimination. Les mesures de lutte contre le COVID-19 ont eu des répercussions négatives sur les femmes.
Torture et autres mauvais traitements
L’affaire al Hawsawi c. Lituanie était toujours en instance devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Mustafa al Hawsawi, ressortissant saoudien détenu à Guantánamo, a affirmé avoir été détenu dans un centre de détention secret de la CIA en Lituanie et avoir été victime d’une disparition forcée, de détention arbitraire et d’actes de torture par la CIA entre 2005 et 2006. En janvier, ses avocat·e·s ont déposé leur réponse à la communication transmise par la Lituanie à la CEDH.
Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexes
La discrimination contre les personnes LGBTI restait monnaie courante en Lituanie. En janvier, la CEDH s’est prononcée en faveur de deux hommes gays qui avaient reçu des messages en ligne équivalant à des incitations à la haine et à la violence à l’encontre des personnes LGBTI. Les autorités avaient refusé d’enquêter sur ces messages, affirmant que le comportement des requérants était « excentrique » et délibérément provocateur, et invoquant les « valeurs familiales traditionnelles » de la Lituanie. La CEDH a conclu que les requérants avaient été victimes de discrimination fondée sur leur orientation sexuelle et qu’ils s’étaient vu refuser l’accès à un recours interne effectif.
Droits des femmes
Constatant une hausse des signalements de violences domestiques à la police, la défenseure des droits chargée de l’égalité des chances s’est dite préoccupée par les répercussions disproportionnées qu’ont eues sur les femmes les mesures de lutte contre la propagation du COVID-19. Selon des groupes de la société civile, des professionnel·le·s de la santé ont interrompu ou annulé leurs services liés à l’avortement pendant le confinement mis en place dans tout le pays de mars à juin, ce qui a restreint l’accès des femmes aux soins de santé sexuelle et reproductive.
Droit au respect de la vie privée
En avril, le gouvernement a proposé de modifier la Loi relative aux communications électroniques pour répondre à la propagation du COVID-19. Cette modification accorderait un large éventail de pouvoirs aux forces de l’ordre, leur permettant d’obtenir les données de localisation d’une personne auprès des opérateurs de télécommunications pendant un état d’urgence ou une quarantaine, sans autorisation judiciaire préalable. Des responsables politiques de l’opposition et des associations de professionnel·le·s de santé ont averti que l’octroi de tels pouvoirs permettrait une surveillance très étendue sans apporter de réels bénéfices en matière de santé publique.