Botswana - Rapport annuel 2021

carte Botswana rapport annuel amnesty

République du Botswana
Chef de l’État et du gouvernement : Mokgweetsi Masisi

La législation relative à l’état d’urgence qui avait été adoptée pour faire face à la pandémie de COVID-19 a été prorogée à deux reprises, ce qui a restreint les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Les femmes et les filles ont subi un nombre croissant de violences liées au genre. Le droit d’asile a été restreint. Des licences d’exploration pétrolière ont mis en péril l’environnement et les moyens d’existence des populations autochtones. La peine de mort par pendaison restait en vigueur pour certains crimes, dont le meurtre.

Liberté d’expression, d’association et de réunion

En avril, le président de la République a prolongé l’état d’urgence pour la deuxième fois depuis sa proclamation, en avril 2020. La réglementation instaurée au titre de la Loi relative aux pouvoirs exceptionnels, également adoptée en 2020, interdisait toujours le droit de grève et prévoyait une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement ou une amende de 100 553 pulas botswanais (environ 9 250 dollars des États-Unis) pour toute personne qui publierait des informations avec l’« intention de tromper » la population au sujet de la pandémie de COVID-19.

En février, l’État a modifié les chefs d’inculpation retenus contre le porte-parole de l’opposition Justice Motlhabane et les journalistes Letsogile Barupi et Oratile Dikologang, qui avaient été arrêtés, placés en détention et inculpés en avril 2020 ; il leur était reproché d’avoir publié sur Facebook de fausses informations au sujet de la pandémie. Ils ont été inculpés de deux chefs de publication « avec l’intention de tromper » au titre des dispositions de la Loi relative aux pouvoirs exceptionnels, d’un chef de « publication de déclarations alarmantes » aux termes du Code pénal et d’un chef de « communication offensante par voie électronique » en vertu de la Loi relative à la cybercriminalité et aux infractions informatiques.

En septembre, le révérend Thuso Tiego a été arrêté pour avoir enfreint la Loi relative à l’ordre public après avoir participé à une manifestation appelant à la démission du chef de l’État. Plusieurs personnes ayant demandé sa libération ont été arrêtées.

Discrimination

Violences fondées sur le genre

En avril, le Centre de prévention des violences fondées sur le genre et de soutien aux victimes au Botswana, une ONG locale, a signalé que les violences faites aux femmes et aux filles étaient plus nombreuses depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Droits des personnes réfugiées ou migrantes

Le droit d’asile est resté fortement restreint. Le Botswana a accueilli moins de personnes réfugiées ou demandeuses d’asile que la plupart des autres pays d’Afrique (674 personnes réfugiées et 58 personnes demandeuses d’asile, selon les chiffres relevés au mois de septembre). En avril, le HCR a fait part de ses préoccupations après que les autorités eurent expulsé 57 réfugié·e·s zimbabwéens qui vivaient au Botswana depuis 2008. Comme ceux-ci ne s’étaient pas inscrits pour un rapatriement volontaire, ils ont été expulsés de force en mars.

Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexes

En novembre, la Cour d’appel a confirmé la décision rendue par la Haute Cour jugeant inconstitutionnelle la loi réprimant pénalement les relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe.

Droits économiques, sociaux et culturels

Droit à la santé

La pandémie de COVID-19 a donné lieu à une troisième vague de contaminations dans le pays en juillet et en août. Au plus fort de la pandémie, le Botswana a enregistré le taux d’incidence le plus élevé de tous les pays d’Afrique, avec 668 cas positifs pour 100 000 personnes (sur une population totale de 2,3 millions d’habitant·e·s).

Dégradations de l’environnement

En août, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a fait part de ses préoccupations au sujet des licences d’exploration pétrolière accordées à l’entreprise minière canadienne ReconAfrica dans des zones du bassin de l’Okavango écologiquement fragiles. Le Comité a exhorté les pouvoirs publics à veiller à ce que toute nouvelle étape de ce projet pétrolier soit soumise à un examen préalable rigoureux et critique, dont une évaluation complète de l’impact environnemental qui soit conforme aux normes internationales. Il s’est inquiété des conséquences délétères que de tels projets pouvaient avoir pour les populations autochtones vivant dans ce secteur.

Peine de mort Le Botswana faisait partie de la minorité de pays d’Afrique australe qui continuaient de recourir à la peine de mort.

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