Australie - Rapport annuel 2021

carte Australie rapport annuel amnesty

Australie
Cheffe de l’État : Elizabeth II, représentée par David Hurley
Chef du gouvernement : Scott Morrison

Les droits des peuples autochtones et des personnes réfugiées ou demandeuses d’asile continuaient d’être bafoués. De nouveaux projets de loi menaçaient de renforcer la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI. Les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre les violences sexuelles ou fondées sur le genre à l’encontre des femmes demeuraient insuffisantes. Personne n’a eu à rendre de comptes pour les crimes de guerre présumés commis par des soldats australiens en Afghanistan.

Contexte

Les mesures de confinement prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ont été prolongées pendant une grande partie de l’année dans plusieurs des grandes villes du pays. Des restrictions aux frontières strictes sont également restées en place. En avril, toutes les arrivées en provenance d’Inde ont été suspendues en raison de la flambée du variant Delta dans ce pays. Des voix critiques ont qualifié cette décision des autorités de raciste et xénophobe, car celles-ci n’ont pas imposé d’interdiction de voyage aussi sévère aux autres destinations qui connaissaient des flambées similaires.

Droits des peuples autochtones

Publié en juillet, le premier rapport du gouvernement sur les progrès réalisés dans le cadre de l’accord national visant à réduire les inégalités (Closing the gap agreement) a montré que l’objectif de réduction des taux d’incarcération des Aborigènes et des personnes originaires des îles du détroit de Torrès d’âge adulte, fixé à 15 % minimum, n’avait pas été atteint. En effet, bien que le taux de détention des mineur·e·s autochtones ait légèrement baissé, celui des adultes a augmenté.

Vingt-six personnes autochtones sont mortes en détention entre juillet 2020 et juin 2021, portant à au moins 500 le nombre total de décès enregistrés depuis la mise en place de la Commission royale d’enquête sur les morts d’Aborigènes en détention en 1991. À la fin de l’année, personne n’avait été amené à rendre de comptes pour ces morts.

Droits des enfants

L’Australie continuait de détenir des mineur·e·s dès l’âge de 10 ans, mais des efforts ont été réalisés en faveur du relèvement de l’âge de la responsabilité pénale. De fait, le Territoire de la capitale australienne s’est engagé en octobre à faire passer l’âge de la responsabilité pénale à 14 ans.

Droits des personnes réfugiées ou migrantes

Les personnes réfugiées ou demandeuses d’asile faisaient toujours l’objet de traitements cruels. Elles ont notamment été soumises à des détentions arbitraires pour une durée indéterminée en Australie, à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le gouvernement a cependant annoncé qu’il mettrait fin au traitement extraterritorial des demandes d’asile en Papouasie-Nouvelle-Guinée d’ici la fin de l’année. Les personnes arrivant par bateau n’ont pas été autorisées à demander l’asile en Australie. Le nombre de personnes réfugiées ayant été admises pour une réinstallation a baissé, passant de 18 750 en 2020 à 13 750 en 2021.

Dans le contexte de la crise qui sévissait au Myanmar, le gouvernement s’est engagé à prolonger temporairement les visas des citoyens et citoyennes de ce pays déjà présents en Australie. Il n’a toutefois pas autorisé les regroupements familiaux.

Impunité

L’Australie a mis en place un Bureau de l’enquêteur spécial afin d’enquêter sur les crimes de guerre qu’auraient commis ses forces spéciales en Afghanistan entre 2005 et 2016. Toutefois, à la fin de l’année, aucune procédure n’avait été engagée à l’encontre des 19 membres des forces spéciales au sujet desquels l’inspecteur général des forces de défense australiennes avait demandé l’ouverture d’une enquête en 2020.

Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexes

Les attaques contre la communauté LGBTI ont continué. Le gouvernement a annoncé son intention de déposer un projet de loi révisé sur la liberté de religion, qui incluait des dispositions autorisant les écoles religieuses à refuser d’engager ou à démettre de leurs fonctions des enseignants ou enseignantes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

Violences sexuelles ou fondées sur le genre

En février, une ancienne membre du personnel du gouvernement fédéral a révélé avoir subi un viol dans les locaux du Parlement en 2019. Bien que certains ministres aient été informés de ces allégations, aucune procédure n’avait été engagée contre l’agresseur présumé à l’époque. Celui-ci n’a été inculpé qu’une fois les allégations rendues publiques. Les recommandations émises par la Commission australienne des droits de l’homme en 2020 à la suite de son enquête sur le harcèlement sexuel au travail, notamment concernant des réformes de la législation, n’avaient toujours pas été intégralement mises en œuvre à la fin de l’année.

Lutte contre la crise climatique

Le gouvernement a continué de financer le développement de projets d’exploitation de gaz et de charbon, souvent en violation des droits des populations autochtones dont les territoires étaient concernés. Il n’a pas non plus défini d’objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre conformes à ses obligations aux termes de l’Accord de Paris et du droit relatif aux droits humains. Enfin, son budget 2021-22 mettait l’accent sur une « reprise fondée sur le gaz », au détriment des énergies renouvelables.

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