Honduras - Rapport annuel 2022

République du Honduras
Cheffe de l’État et du gouvernement : Xiomara Castro (a remplacé Juan Orlando Hernández en janvier)

Les défenseur·e·s des droits humains ont été en butte à une très forte violence. La santé publique n’a pas bénéficié d’un financement suffisant de la part des autorités. L’exploitation forestière illégale représentait toujours une menace pour l’environnement. Les autorités n’ont pas déféré à la justice les membres des forces de sécurité soupçonnés d’être pénalement responsables d’avoir fait un usage excessif de la force contre des manifestant·e·s en 2017.

Contexte

Des milliers de personnes ont quitté le pays pour fuir les conséquences de la violence, de l’impunité, du changement climatique, de la pauvreté et des inégalités. Inculpé de trafic de stupéfiants, l’ex-président Juan Orlando Hernández a été extradé vers les États-Unis au mois d’avril.

Le Congrès a abrogé la loi sur les zones d’emploi et de développement économique, qui avait soulevé un certain nombre de préoccupations en termes de respect des droits fondamentaux dans lesdites zones.

Défenseur·e·s des droits humains

Les défenseur·e·s des droits humains étaient confrontés à des niveaux de violence très élevés et la plupart des agressions perpétrées contre eux sont restées impunies.

En juin, un tribunal a condamné David Castillo à 22 ans d’emprisonnement pour son rôle dans l’assassinat, en 2016, de Berta Cáceres, défenseure des droits du peuple autochtone lenca et de l’environnement. Aucun progrès n’a cependant été fait pour traduire en justice les commanditaires de ce crime.

À la suite d’un arrêt de la Cour Suprême reconnaissant qu’il y avait eu atteinte au droit de bénéficier d’une procédure régulière, huit défenseurs de l’environnement mis en cause dans l’affaire du fleuve Guapinol ont été remis en liberté au mois de février. Ils étaient détenus de façon arbitraire depuis plus de deux ans. Dans une autre décision, la Cour a annulé les poursuites judiciaires tout aussi infondées qui avaient été engagées contre cinq autres personnes inculpées dans cette affaire.

Des membres de l’Organisation fraternelle noire du Honduras (OFRANEH) et sa coordonnatrice, Miriam Miranda, ont signalé avoir fait l’objet d’attaques et de plusieurs poursuites judiciaires infondées au cours de l’année.

Le Honduras n’avait toujours pas signé l’Accord d’Escazú à la fin de l’année.

Dégradations de l’environnement

Des craintes ont été soulevées quant à la mise en œuvre de certains projets sans le consentement préalable, libre et éclairé des populations autochtones concernées, en violation des principes du Plan d’action de l’Union européenne relatif à l’application des réglementations forestières, à la gouvernance et aux échanges commerciaux (FLEGT), destiné à combattre le grave problème de l’exploitation forestière illégale, véritable fléau au Honduras.

Liberté de réunion et impunité

Aucun des membres des forces de sécurité ayant fait un usage excessif de la force contre des manifestant·e·s lors de la vague de répression de 2017 n’a été traduit en justice en 2022.

Le Congrès a adopté en février une loi accordant une large amnistie, notamment en faveur des personnes qui avaient été poursuivies pour avoir participé à des manifestations depuis le coup d’État de 2009 ou pour avoir défendu certains territoires et l’environnement. Le fait que cette amnistie puisse également bénéficier à des personnes accusées de corruption était cependant source de préoccupations.

Droit à la santé

Les services de santé sont restés soumis à de très fortes tensions. Le Honduras investissait toujours beaucoup moins d’argent dans la santé publique que les 6 % du PIB recommandés par l’OMS.
L’avortement restait interdit en toutes circonstances. En décembre, les autorités ont autorisé les victimes de violences sexuelles à recourir à une contraception d’urgence.

Discrimination et violences sexuelles ou fondées sur le genre

La loi n’autorisait pas le mariage entre personnes du même sexe et le niveau de violence contre les personnes LGBTI demeurait élevé.

En exécution d’un arrêt rendu en 2021 par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, les autorités ont reconnu en mai leur responsabilité dans les atteintes aux droits humains perpétrées contre la travailleuse du sexe transgenre et défenseure des droits fondamentaux Vicky Hernández, tuée en 2009.

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