Le gouvernement n’a pas protégé les données personnelles de ses citoyen·ne·s contre une cyberattaque qui a visé les serveurs du pays. Des journalistes ont cette année encore fait l’objet de manœuvres d’intimidation. Le pays ne disposait pas d’établissement spécialisé en psychiatrie médicolégale capable d’accueillir et de traiter les patient·e·s psychiatriques. Les personnes roms et « égyptiennes » étaient victimes de discrimination et de ségrégation dans le système éducatif. Les femmes et les personnes LGBTI étaient toujours en butte à des violences. Un projet de restructuration des tribunaux faisait craindre une détérioration de l’accès à la justice.
Droit au respect de la vie privée
En juillet et en septembre, des cyberattaques externes visant les principaux systèmes et serveurs de l’État albanais ont entraîné la divulgation d’informations importantes, dont certaines étaient classées secrètes, et de données personnelles concernant des citoyen·ne·s albanais. Il a été reproché au gouvernement de n’avoir pas mis en place des mesures de protection adéquates contre ces attaques.
Liberté d’expression
Journalistes
En septembre, le ministère public a interdit à tous les organes de presse de publier des informations provenant des fichiers qui avaient été piratés sur les serveurs et systèmes albanais puis divulgués en ligne. Il a en outre menacé d’ouvrir des informations judiciaires contre ceux qui ne respecteraient pas l’interdiction, et de bloquer des sites d’information en ligne.
Le gouvernement n’ayant pas pris les mesures nécessaires pour protéger les données des citoyen·ne·s, en avril, les données personnelles d’un journaliste ont été téléchargées sans son consentement par un notaire après que le journaliste eut publié des informations sur la procédure de vérification concernant une ancienne procureure qui avait été mariée à ce même notaire.
En juillet, le Premier ministre a interdit à un journaliste de participer à ses conférences de presse pendant trois mois, déclarant que celui-ci devrait être envoyé en « rééducation » et l’accusant d’avoir un comportement contraire à l’éthique.
Traitements cruels, inhumains ou dégradants
En avril, le Comité européen pour la prévention de la torture a publié, à la suite d’une récente visite en Albanie, un rapport examinant la situation dans le pays des patient·e·s relevant de la psychiatrie médicolégale, qui étaient alors détenus illégalement dans des établissements pénitentiaires. Le Comité a souligné qu’il était urgent de trouver une solution durable pour l’accueil et le traitement de ces patient·e·s en créant un établissement spécialisé en psychiatrie médicolégale, conformément à la législation relative à la santé mentale.
En octobre, un homme de 32 ans est mort dans un poste de police de Tirana après avoir été arrêté de manière arbitraire. Alors que son état de santé nécessitait des soins en urgence, la police a refusé de l’envoyer immédiatement à l’hôpital. En outre, la police n’avait pas inscrit la victime dans les registres officiels comme prévu par la loi.
Discrimination
Personnes LGBTI
Les personnes LGBTI demeuraient la cible de discrimination et de harcèlement. En mai, un homme transgenre a été agressé physiquement par un groupe dans la rue en raison de son identité de genre.
Personnes roms et « égyptiennes »
Les personnes roms et « égyptiennes » étaient toujours en butte à la discrimination et la ségrégation dans le système éducatif dès le plus jeune âge. En mai, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que les droits de six familles roms et « égyptiennes » avaient été bafoués, car leurs enfants avaient subi une discrimination indirecte et fait l’objet d’une ségrégation dans l’école primaire Naim Frashëri, à Korça.
Violences faites aux femmes et aux filles
Les violences faites aux femmes demeuraient courantes, et les ordonnances de protection n’étaient toujours pas appliquées de manière efficace. Plusieurs dizaines de femmes ont été tuées par leur partenaire ou un autre membre de leur famille. Un rapport a confirmé que les femmes candidates aux élections législatives et les députées étaient en butte à différentes formes de violence au sein des partis politiques, notamment des propos déplacés ou des insultes, des interruptions de parole, des menaces et du harcèlement sexuel.
Droit à un procès équitable
En juillet, le gouvernement a donné son aval à des réformes judiciaires qui réduisaient le nombre de tribunaux dans le pays. Il était à craindre que cela ne rende l’accès à la justice plus coûteux et plus difficile.