Les services de santé publique manquaient de moyens. Une nouvelle loi a garanti l’accès à l’avortement sur demande jusqu’à la 12e semaine de grossesse. Le gouvernement a procédé à des coupes dans le budget de la sécurité sociale. Des disparités ont été constatées dans le maintien de l’ordre pendant les manifestations. Les mesures visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles demeuraient insuffisantes. La reconnaissance du genre à l’état civil a été rendue possible pour les adultes transgenres, mais pas pour les enfants ou les adolescent·e·s. Le gouvernement a annoncé son intention de durcir la politique migratoire.
Droit à la santé
En raison de l’offre insuffisante de soins de santé primaires publics, les personnes qui n’avaient pas d’autre choix que de se faire soigner dans le secteur public avaient du mal à accéder aux services médicaux, alors que celles qui avaient accès aux soins dans le secteur privé ou via la médecine du travail ne se heurtaient pas aux mêmes obstacles [1].
En juin, le gouvernement a annoncé son intention de réaliser d’importantes économies sur le financement de la santé publique. Il a également annoncé que les frais médicaux à la charge des patient·e·s et les taxes sur les médicaments augmenteraient[2].
Le gouvernement a proposé de retirer aux personnes en situation irrégulière sur le territoire finlandais le droit de recevoir les soins médicaux dont elles avaient besoin.
Une loi autorisant l’avortement sur demande au cours des 12 premières semaines de grossesse est entrée en vigueur en septembre.
Droit à la sécurité sociale
Le Parlement a adopté en septembre des coupes budgétaires de grande ampleur dans le budget de la sécurité sociale. Selon les textes législatifs proposés, les pouvoirs publics s’attendaient à ce que cela se traduise par une augmentation du risque d’expulsion et d’insécurité alimentaire. Il était à prévoir que ces coupes budgétaires aient des répercussions sur de nombreux groupes déjà à risque, tels que les femmes, les migrant·e·s, les personnes en situation de handicap et les familles avec enfants.
Liberté de réunion
La police a dispersé plusieurs manifestations qui perturbaient le trafic. Des disparités régionales ont été constatées dans le maintien de l’ordre lors des manifestations. À Kuusankoski et à Jyväskylä, respectivement en mai et en août, la police n’a pas protégé les manifestant·e·s, notamment face à des personnes ayant une conduite agressive au volant.
En février, la police a illégalement interdit à quiconque de filmer lors d’une manifestation dans la région d’Aalistunturi, ainsi que lors d’une autre manifestation devant l’ambassade de Turquie à Helsinki, au cours de laquelle un photojournaliste a été arrêté et la carte mémoire de son appareil confisquée. Au moins une manifestante a été arbitrairement détenue en août à Jyväskylä.
Droit à un environnement sain
Les mesures visant à mettre équitablement et progressivement fin à l’utilisation des combustibles fossiles afin de préserver et de développer les forêts et autres puits de carbone demeuraient insuffisantes pour atteindre l’objectif gouvernemental de la neutralité carbone à l’horizon 2035. La biodiversité a continué à se dégrader en raison de l’exploitation forestière intensive et d’autres utilisations des terres. La Finlande a augmenté son financement de l’action climatique à destination des pays en développement.
Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexes
Une loi permettant aux adultes transgenres de faire reconnaître leur genre à l’état civil sur simple demande écrite est entrée en vigueur en avril. En revanche, aucun système n’a été mis en place pour les enfants et les adolescent·e·s[3]. En novembre, des groupes de la société civile ont critiqué le gouvernement, lui reprochant le manque de mesures spécifiques visant à faire progresser les droits des personnes LGBTI. La discrimination à l’encontre des personnes transgenres et intersexes demeurait répandue.
Droits des personnes réfugiées ou migrantes
Le programme 2023 du gouvernement a confirmé le large soutien de la Finlande aux réfugié·e·s ukrainiens. En parallèle, il a proposé des mesures visant à durcir la politique en matière d’immigration et d’asile, notamment pour les personnes en quête de protection provenant d’autres régions du monde. Il prévoyait notamment de rendre temporaire la protection internationale, d’empêcher les demandeurs et demandeuses d’asile de demander un titre de séjour lié au travail, d’augmenter le recours à la détention des personnes migrantes et de durcir les critères pour obtenir un regroupement familial, un permis de résidence permanente ou une naturalisation.
Des problèmes liés aux dépôts de demandes d’asile ont été signalés, en particulier par des personnes ayant obtenu des permis de séjour pour d’autres motifs.
En novembre, affirmant agir en réaction à une tentative présumée de la Russie d’« instrumentaliser » les mouvements migratoires, le gouvernement a fermé progressivement tous les points de passage à la frontière russe. Ceux-ci n’avaient pas rouvert à la fin de l’année.
Droits des peuples autochtones
Le gouvernement a présenté en décembre un projet de loi portant modification de la Loi relative au Parlement sâme, visant à mieux protéger les droits des Sâmes. Il s’agissait de la quatrième tentative de réforme de cette loi, les trois précédentes ayant échoué.
[1]“I know I won’t get help” : Inequality of healthcare in Finland, 13 juin
[2]Finland. Submission to the UN Committee on Economic, Social and Cultural Rights 74th Session, 25 September – 13 October 2023, Follow-up, 23 août
[3]« Finlande. La nouvelle loi sur la reconnaissance du genre est “une grande avancée pour la protection des droits des personnes transgenres” », 1er février