Communiqué de presse

Amnesty International attend de la Belgique qu’elle réagisse vigoureusement aux atteintes à la liberté de la presse en Turquie

Amnesty International demande à la Belgique de prendre une position ferme et vigoureuse face aux atteintes à la liberté d’expression qui se sont exprimées ces dernières semaines par des blocages et restrictions d’accès aux principaux réseaux sociaux et par l’emprisonnement de journalistes.

« Nous sommes très déçus que de nombreux parlementaires francophones bruxellois aient manqué de courage en refusant de voter et même d’examiner, le 31 mars dernier, la proposition de résolution concernant la liberté de la Presse en Turquie », regrette Philippe Hensmans, Directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « En pratiquant la politique de la chaise vide, de nombreux parlementaires francophones bruxellois ont empêché le vote d’une résolution qui aurait pourtant pu contribuer à empêcher ces pratiques. »

L’organisation de défense des droits humains s’inquiète en effet de voir le gouvernement turc chercher par tous les moyens des prétextes pour bloquer l’accès à différents sites sur Internet, en raison de leur capacité à mobiliser les opinions divergentes et à diffuser des informations qui dérangent. Pour Amnesty, ces mesures s’apparentent à une offensive préméditée et plus générale contre la liberté d’expression en Turquie.

« Même si les autorités turques sont légitimement préoccupées par une partie des contenus qui peuvent être publiés, l’instauration d’une interdiction globale d’accès à YouTube dans tout le pays est absolument disproportionnée », a déclaré Andrew Gardner, chercheur sur la Turquie pour Amnesty International. « L’accès à YouTube doit être rétabli sans délai et les autorités doivent cesser de bloquer des sites qui révèlent des faits condamnables et permettent l’expression de points de vue divergents. »

Amnesty International est préoccupée depuis longtemps déjà par le traitement particulier de certains droits fondamentaux en Turquie alors que le droit à la liberté d’expression y est régulièrement bafoué. « Fin 2013, la Turquie figurait parmi les cinq Etats détenant le plus le grand nombre de journalistes privés de liberté », explique encore Philippe Hensmans. « La Belgique doit pouvoir envoyer un signal fort à l’Etat turc en dénonçant ces méthodes contraires au respect des droits humains. »

Pour plus d’informations, lire aussi :
Turquie. La fermeture de Twitter avant les élections marque un nouveau durcissement à l’égard de la liberté sur Internet (communiqué de presse, 21 mars 2014)
Turquie : le blocage de YouTube avant les élections révèle une aggravation de la censure (communiqué de presse, 27 mars 2014)

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