Communiqué de presse

Chili. Les autorités doivent enquêter sur des abus présumés contre des manifestants

Vendredi 5 août, Amnesty International a exhorté les autorités chiliennes à enquêter sur des allégations selon lesquelles les forces de sécurité ont employé une force excessive contre la foule lors de récentes manifestations étudiantes, et à sanctionner les auteurs de ces violations.

L’organisation a par ailleurs demandé aux autorités de respecter le droit à la liberté d’expression et d’association des manifestants, et de prévenir les attaques contre ceux-ci lors de futures actions de protestation.

D’après certaines informations, les affrontements ayant opposé manifestants et forces de sécurité lors de l’action de protestation la plus récente se sont soldés par l’arrestation de plus de 500 étudiants. Plusieurs personnes, dont plus de 20 policiers, ont été blessées.

« Nous sommes préoccupés par le flot d’allégations faisant état d’un recours excessif à la force, d’une utilisation indue du gaz lacrymogène, de détentions arbitraires et de possibles mauvais traitements en détention à l’occasion des dernières manifestations en date »
, a déclaré Ana Piquer, directrice de la section chilienne d’Amnesty International.

« Les autorités chiliennes ont la responsabilité de garantir que les citoyens puissent manifester sans craindre de se trouver en butte à des opérations de répression ni de faire l’objet d’une arrestation arbitraire, a ajouté Ana Piquer. Il est indispensable que ces allégations donnent lieu à des enquêtes impartiales dans les meilleurs délais et que les droits fondamentaux des personnes arrêtées soient garantis. »

« La police ne doit pas employer la force à moins que cela ne soit strictement nécessaire et, même dans ce cas, elle doit alors s’en tenir au minimum imposé par les circonstances, limitant au maximum les dommages et atteintes à l’intégrité physique. »

Si Amnesty International reconnaît que les autorités ont l’obligation de préserver l’ordre public, elles sont cependant toujours tenues d’honorer les responsabilités qui leur incombent au titre des normes internationales en matière de droits humains relatives au recours à la force, sans commettre de violations.

Ces normes, que l’État chilien s’est engagé à respecter, incluent le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention américaine relative aux droits de l’homme et la Convention relative aux droits de l’enfant, lesquels garantissent le droit à la liberté de réunion, d’expression et la protection des mineurs.

« Il est fondamental que les forces de police comprennent que le respect des droits humains fait partie de leurs attributions, et que le personnel prenant part à des opérations répressives lors de rassemblements publics soit composé de personnes compétentes et conscientes de l’importance du principe de proportionnalité dans le cadre du recours à la force. »

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