Communiqué de presse

Cuba. Des détenus restent dans les limbes alors que leur procès vient d’être ajourné une nouvelle fois

Le procès de trois personnes arrêtées à Cuba dans le cadre d’une opération de répression gouvernementale contre les manifestations pacifiques a été reportée pour la quatrième fois en deux ans et demi, ce qui maintient ces détenus dans un flou juridique n’ayant pas lieu d’être, a déclaré Amnesty International vendredi 7 novembre.

Sonia Garro Alfonso, membre des Dames en blanc, un groupe protestataire, son époux Ramón Alejandro Muñoz González, et leur voisin Eugenio Hernández Hernández se trouvent en détention provisoire depuis le 18 mars 2012. Leur procès devait enfin s’ouvrir le matin du 7 novembre mais a une nouvelle fois été reporté sans explication. Aucune nouvelle date n’a été fixée.

« Le fait que les autorités cubaines ajournent continuellement ce procès sans fournir d’explication suscite la crainte que les charges retenues contre ces trois personnes ne soient motivées par des considérations politiques. Elles doivent être libérées immédiatement et être autorisées à attendre l’ouverture de leur procès hors de prison  », a déclaré James Burke, spécialiste des Caraïbes à Amnesty International.

Amnesty International avait demandé que le procès se déroule conformément aux normes internationales, qui recouvrent le droit de la défense de citer des témoins et de contester les preuves à charge.

Ces trois personnes ont été arrêtées le 18 mars 2012 durant une manifestation organisée par un groupe de partisans du gouvernement devant le domicile de Sonia Garro Alfonso et Ramón Alejandro Muñoz González. L’objectif des manifestants, avec l’aide des membres des forces de sécurité, était d’empêcher le couple de participer à la commémoration de la répression contre les dissidents qui avait débuté le 18 mars 2003 et a conduit à l’emprisonnement de 75 militants pacifiques.

En septembre 2013, le parquet les a inculpés de troubles à l’ordre public et de tentative de meurtre. Sonia Garro Alfonso est en outre accusée de violences ou menaces à l’égard d’une fonctionnaire. Leur procès a précédemment été ajourné à trois reprises (novembre 2013, juin 2014 et octobre 2014), sans aucune justification.

Le matin du 7 novembre à travers Cuba, des membres des Dames en blanc ont mené une action de protestation non violente devant des tribunaux, au nom de Sonia Garro Alfonso, Ramón Alejandro Muñoz González et Eugenio Hernández Hernández. Des arrestations de membres de cette organisation auraient eu lieu dans les villes de Matanzas et de Palma Soriano, dans la province de Santiago de Cuba. Selon certaines informations reçues jeudi 6 novembre, des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur ont convoqué plusieurs membres des Dames en blanc ou se sont présentés à leur domicile pour les menacer dans le but de les dissuader de participer aux manifestations du 7 novembre.

Amnesty International exhorte les autorités à cesser de harceler les Dames en blanc et de les placer en détention arbitraire, et à leur permettre de mener à bien leurs activités pacifiques sans qu’elles n’aient à craindre de représailles.

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