Communiqué de presse

Cuba. Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors des funérailles d’un éminent militant des droits humains

Les autorités cubaines ont arrêté et brièvement détenu plus de 40 militants venus rendre un dernier hommage au défenseur des droits humains Oswaldo Payá Sardiñas, ce qui démontre une nouvelle fois que la répression visant les dissidents sur l’île demeure bien ancrée, a déclaré Amnesty International.

Parmi les personnes interpellées et embarquées dans des bus immédiatement après les funérailles qui ont eu lieu à La Havane, la capitale cubaine, mardi 24 juillet, figuraient l’ancien prisonnier d’opinion Félix Navarro Rodríguez et le journaliste dissident Guillermo Fariñas connu pour son franc-parler.

Selon Elizardo Sánchez, président de la Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale (CCDHRN), pas moins de 200 policiers et agents des forces de sécurité ont investi la rue située devant l’église du quartier d’El Cerro, à La Havane, et ont commencé à malmener les personnes venues à l’enterrement et à les faire monter dans des bus.

« Les autorités ne veulent pas que la population sache combien de personnes assistaient à l’enterrement et apprenne qu’elles ne nous font pas peur », a indiqué Guillermo Fariñas à Amnesty International après sa libération.

Le journaliste a raconté que des policiers l’avaient jeté à terre devant l’église, avant de le contraindre à grimper dans le bus avec une vingtaine de personnes, dont la plupart ont également été maltraitées par la police. Beaucoup scandaient « Longue vie à Oswaldo ! » et « Liberté à Cuba ! ».

Ils ont ensuite été conduits dans divers lieux de la capitale, notamment à l’école de police de Tarará, dans l’est de La Havane. La plupart, dont Guillermo Fariñas et Félix Navarro Rodríguez, ont été libérés quelques heures plus tard et il semble que les dernières personnes détenues aient été relâchées dans la matinée du 25 juillet.

« Les événements du 24 juillet ont reproduit la pratique des arrestations et détentions de courte durée auxquelles les autorités cubaines recourent régulièrement afin d’intimider les dissidents et les défenseurs des droits humains, a expliqué Gerardo Ducos, chercheur sur Cuba à Amnesty International.

« C’est exactement le type de répression qu’Oswaldo Payá Sardiñas a consacré sa vie à combattre avant de décéder tragiquement le 22 juillet. »

Les militants assistaient à l’enterrement d’Oswaldo Payá Sardiñas, décédé dans un accident de la route le 22 juillet, dans la province de Granma, dans l’est de l’île.

Ce militant de longue date, qui dirigeait le Mouvement chrétien « Libération » (MCL), avait passé du temps dans un camp de travail dans les années 1960 en raison de ses croyances.

En 2005, le Parlement européen lui a décerné le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, également décerné à Guillermo Fariñas et au groupe militant des Dames en blanc.

Les autorités ont ouvert une enquête sur la mort d’Oswaldo Payá Sardiñas, ses proches ayant émis des doutes quant aux circonstances exactes de l’accident.

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