Détention arbitraire d’un journaliste

La détention administrative utilisée par Israël de Muhammed al Qiq, journaliste palestinien, est injuste et cruelle, a déclaré Amnesty International à la suite de la validation par un juge militaire de l décision ordonnant son placement en détention pour une période trois mois, renouvelable indéfiniment.

Muhammed al Qiq, qui a été placé en détention à l’isolement après son arrestation, mène une grève de la faim depuis le 6 février pour protester contre sa détention. Selon son avocat, son état de santé s’est dégradé au cours des dernières semaines et il a besoin de soins médicaux spécialisés. Israël utilise la détention administrative pour incarcérer des Palestiniens pour une durée indéterminée, sans inculpation ni jugement et sur la base d’éléments de preuve secrets.

« La décision du 28 février approuvant la détention administrative de Muhammed al Qiq est un affront à la justice. La détention administrative principalement utilisée en Israël pour maintenir en détention des Palestiniens sans inculpation ni jugement est une mesure arbitraire et abusive. Les autorités israéliennes doivent une fois pour toutes mettre fin à cette pratique, qui peut être considérée comme un traitement cruel et inhumain  », a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

L’avocat de Muhammed al Qiq, qui a pu lui rendre visite il y a une semaine, a indiqué qu’il est affaibli, qu’il a perdu beaucoup de poids et qu’il souffre de problèmes de dos en raison de ses conditions de détention très difficiles. Après avoir dans un premier temps rejeté la demande, présentée par son avocat, de transfert dans un hôpital, les autorités israéliennes l’ont finalement transféré la semaine dernière dans le centre médical de la prison de Ramleh.

« Au lieu de prolonger les souffrances qu’endure Muhammed al Qiq en détention, les autorités israéliennes devraient soit l’inculper d’une infraction pénale prévue par la loi, soit le remettre en liberté. En attendant, elles doivent le transférer dans un hôpital civil où il pourra recevoir les soins spécialisés dont il a besoin », a déclaré Magdalena Mughrabi.

Muhammed al Qiq a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes le 15 janvier 2017 à un poste de contrôle non loin de Ramallah, alors qu’il rentrait chez lui après une manifestation.

Ce n’est pas la première fois que Muhammed al Qiq fait l’objet d’une décision de placement en détention administrative. Il a été arrêté en novembre 2015 et maintenu en détention pendant sept mois sans inculpation ni jugement. Il a mené une grève de la faim pendant 94 jours pour protester contre sa détention ; son état de santé s’est nettement dégradé et il a finalement été libéré. Son épouse, Faiha, a dit à Amnesty International qu’il est actuellement particulièrement affaibli parce que son corps ne s’était pas encore remis de sa précédente grève de la faim.

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