Raif Badawi : manifestation devant l’ambassade

Ce mercredi 4 mai à 17h, près de deux ans après la condamnation de Raif Badawi, le 7 mai 2014, à notamment 10 ans de prison et 1000 coups de fouet par le tribunal de Djedda, des militants d’Amnesty International se rassembleront devant l’ambassade et réclameront, à l’aide de percussions sonores, la libération du blogueur et de son avocat, Waleed Abu al Khair, ainsi que l’annulation de leurs peines. Ils rappelleront également que de nombreux opposants sont toujours emprisonnés et soumis à des peines cruelles et inhumaines parce qu’ils militent pacifiquement en faveur des droits fondamentaux, et appellent à la réforme.

Alors qu’hier la communauté internationale mettait à l’honneur la liberté de la presse à l’occasion de la Journée mondiale qui lui est consacrée, nous nous mobilisons aujourd’hui devant l’ambassade d’Arabie saoudite notamment pour ce blogueur condamné à une peine cruelle pour le simple fait d’avoir exprimé son opinion”, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. “L’Arabie saoudite doit le libérer immédiatement, ainsi que tous les autres prisonniers d’opinion qui croupissent en prison pour avoir critiqué les autorités.”

La mobilisation du public en Belgique est très forte pour les cas saoudiens. La pétition en faveur de Raif Badawi et de Waleed Abu al Khair a ainsi récolté plus de 38 000 signatures.

Le bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits humains ne cesse de s’alourdir de façon dramatique, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression. La répression s’exerce entre autres par le Tribunal pénal spécial, tribunal antiterroriste qui siège dans le secret et dont les autorités se servent pour condamner à de lourdes peines de prison des défenseurs des droits humains et des dissidents pacifiques, à l’issue de procès iniques, bien souvent sous couvert de lutte contre le « terrorisme ».

Parmi les nombreuses violations des droits humains dont se rendent coupables les autorités saoudiennes, figure un recours extrêmement fréquent à la peine de mort et ce compris pour des infractions ne pouvant pas être passibles de la peine capitale aux termes du droit international. Les condamnations sont souvent prononcées à l’issue de procès politiques et iniques et certaines visent des individus pour des “crimes” qu’ils auraient commis alors qu’ils étaient mineurs (dans un certain nombre de cas arrachés sous la torture). Parmi eux, Ali al Nimr, Dawood al Marhoon et Abdullah al Zaher, qui risquent à tout moment d’être décapités pour avoir participé à des manifestations dénonçant le régime saoudien alors qu’ils avaient entre 16 et 17 ans.

Complément d’information

Parce qu’il aurait ”insulté l’islam”, Raif Badawi a été condamné par le Tribunal pénal de Djedda à notamment 10 ans de prison, à une amende de 1.000.000 riyals (environ 226.000 euros) et à 1000 coups de fouet, dont les 50 premiers lui ont été infligés le 9 janvier 2015. Mises sous pression par la mobilisation internationale, les autorités saoudiennes ont depuis systématiquement reporté les séances de flagellation.

L’Arabie saoudite poursuit impunément sa politique répressive en interdisant tous les rassemblements publics et les associations de défense des droits humains, en emprisonnant leurs membres et en condamnant leurs fondateurs à de lourdes de peines de prison pour création d’”organisations non autorisées”.

Quand ?
Le mercredi 4 mai à 17h.

Où ?
Devant l’ambassade d’Arabie saoudite au 326, avenue Louise à 1050 Ixelles (au pied de la Blue Tower)

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