Communiqué de presse

Égypte. La police relâche 15 militants après un deuxième raid sur une ONG à Alexandrie

Au moins 15 militants et avocats ont été arrêtés dans l’après-midi du jeudi 22 mai lorsque les forces de sécurité ont fait irruption dans les bureaux du Centre pour les droits économiques et sociaux à Alexandrie. Amnesty International a qualifié l’opération, la deuxième en six mois, d’atteinte aux libertés d’association et de réunion.

D’après l’un des avocats, remis en liberté deux heures plus tard, les agents poursuivaient les gens dans les escaliers et jusque dans les rues voisines, les frappant à coups de poing et de crosse alors qu’ils les emmenaient en garde à vue. Les femmes auraient fait l’objet d’insultes et de brimades à caractère sexuel. Du matériel a été saisi.

« Avec cette nouvelle descente policière sur le Centre pour les droits économiques et sociaux, la répression de plus en plus intense qui s’abat sur les auteurs d’opinions critiques en Égypte franchit encore une étape, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Tous les jours, pratiquement, des personnes critiques à l’égard du gouvernement sont arrêtées et placées en détention et, dans ce contexte, cette opération policière pourrait être le prélude à un mouvement de répression plus important sur les ONG. Quiconque est arrêté uniquement pour avoir protesté pacifiquement ou participé à une conférence dans le but de dénoncer des violations des droits humains doit être remis immédiatement et sans conditions en liberté.

« Les autorités égyptiennes doivent veiller à ce que les organisations de défense des droits humains puissent mener leurs activités dans le pays sans entraves. Il leur appartient d’ordonner une enquête indépendante et impartiale sur le raid de ce 22 mai et sur les informations selon lesquelles des militants auraient été maltraités. »

L’opération a eu lieu vers 14 heures, alors que le Centre accueillait une conférence en signe de solidarité avec le militant bien connu Mahinour El Masry, condamné la veille à deux années d’emprisonnement pour avoir « protesté sans autorisation ». D’après les informations reçues, plus de 150 personnes y assistaient et manifestaient devant le Centre avant l’arrivée de la police.

Parmi les personnes arrêtées figurent Mohamed Awad, l’avocat de l’ONG, Mostafa Eissa, un photographe, et deux jeunes mineurs. Les autres personnes détenues étaient venues assister à la conférence. Elles ont toutes été conduites à la Direction de la sécurité d’Alexandrie, puis relâchées au bout de plusieurs heures.

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