En Australie, les communautés autochtones traditionnelles sont abandonnées par le gouvernement

Privés des services les plus élémentaires, les Aborigènes vivant dans les communautés autochtones traditionnelles du Territoire du Nord, en Australie, seront de fait contraints d’abandonner leurs terres ancestrales et de s’installer dans de grandes agglomérations.

Amnesty International lance cette mise en garde dans le nouveau rapport qu’elle publie lundi 8 août sous le titre The land holds us : Aboriginal peoples’ rights to traditional homelands.

Ce rapport révèle comment les droits des Aborigènes à leurs terres ancestrales, à leur culture et à un logement décent, ainsi que leur droit de donner leur consentement éclairé, sont bafoués en Australie.

« Dans les faits, le gouvernement abandonne un tiers des populations aborigènes du Territoire du Nord et condamne 500 communautés à disparaître, a déploré Claire Mallinson, directrice de la section australienne d’Amnesty International.

« Les communautés aborigènes ont des droits sur leurs terres ancestrales. Si elles disposent de services comme la santé, l’éducation, l’eau et le logement, les populations peuvent avoir des vies plus saines et plus épanouissantes sur leurs terres natales.

Alors que les peuples indigènes dans d’autres régions du globe se battent contre les bulldozers et la violence, ici en Australie, ce sont la paperasse et les politiques gouvernementales qui les menacent et s’avèrent tout aussi honteuses aux yeux du monde », a ajouté Claire Mallinson.

Le rapport décrit dans les grandes lignes la lutte que mènent ceux qui vivent à Utopia, à environ 260 kilomètres au nord-est d’Alice Springs. Cette communauté est laissée pour compte par le projet du gouvernement d’accorder des ressources à seulement 21 « villes en croissance » dans le Territoire du Nord. Ce document met l’accent sur le taux de sous-investissement en matière de logement dans ces communautés et prédit que la situation va de toute évidence s’aggraver.

« Nous devons stopper cette évolution et nous devons rester sur nos terres. Il ne s’agit pas de l’attachement à une terre, mais de la survie d’une pratique culturelle qui a su rester vivante malgré tous les obstacles qu’elle a dû affronter, a déclaré Rosalie Kunoth-Monks, Aborigène des peuples alyawarr et anmatyerr, Utopia.

« Vous n’êtes plus rien si vous ne vivez pas sur vos terres ancestrales, car vous leur appartenez bel et bien. »

Par ailleurs, Amnesty International demande la participation pleine et égale à la politique du gouvernement de ceux qui sont directement touchés – les Aborigènes vivant sur leurs terres ancestrales.

« Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une série de changements législatifs et politiques qui portent atteinte aux droits des Aborigènes. Au contraire, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Territoire du Nord doivent soutenir les populations aborigènes qui souhaitent ardemment faire vivre leurs communautés sur leurs terres traditionnelles », a conclu Claire Mallinson.

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