La Malaisie doit garantir un procès équitable aux femmes géorgiennes

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

5 novembre 2010

Index AI : PRE 01/368/2010

Amnesty International appelle les autorités malaisiennes à veiller à ce que deux femmes géorgiennes accusées de trafic de stupéfiants bénéficient d’un procès équitable conforme aux normes internationales.

Darejan Kokhtachvili et Baboutsa Gordadze, arrêtées le 26 octobre 2010 respectivement à Penang et à Sabah, sont passibles de la peine de mort aux termes du droit malaisien.

Selon les informations parues dans les médias, Baboutsa Gordadze, âgée de 26 ans, dont l’audience préliminaire s’est tenue le 4 novembre, n’a bénéficié des services ni d’un avocat, ni d’un interprète. L’audience préliminaire de Darejan Kokhtachvili, 32 ans, est prévue le 8 novembre. Les deux procès devraient commencer la semaine prochaine.

« Les autorités malaisiennes doivent veiller à ce que ces deux femmes géorgiennes, qui encourent la peine de mort, soient défendues par un avocat », a déclaré Lance Lattig, chercheur d’Amnesty International sur la Malaisie. « Ces femmes doivent aussi être accompagnées d’un interprète qui leur traduise les débats dans une langue qu’elles comprennent. »

Baboutsa Gordadze est inculpée en vertu de l’article 39B de la Loi de 1952 relative aux drogues dangereuses, qui prévoit la peine de mort obligatoire par pendaison. En outre, cette loi bafoue les normes internationales relatives aux droits humains en présumant les accusés coupables à moins qu’ils ne puissent prouver le contraire.

Les deux accusées sont mères de jeunes enfants.

« Ces femmes ont droit à un procès équitable. En outre, quelle que soit l’issue de ce procès, elles ne doivent pas être condamnées à mort. »

Complément d’information

Seize pays asiatiques appliquent la peine de mort pour des infractions liées aux stupéfiants. Comme beaucoup d’États de la région ne rendent pas publiques les informations sur le sujet, il est impossible de savoir exactement quel est le nombre de peines capitales prononcées pour de telles infractions.

Certaines informations donnent toutefois à penser qu’en Indonésie, en Malaisie, à Singapour et en Thaïlande, une forte proportion des sentences capitales prononcées concernent des personnes condamnées dans des affaires de drogue.

Malgré ces exécutions, rien ne montre de manière claire que le trafic de stupéfiants a diminué en Asie par l’effet de l’application de la peine de mort ou de la menace qu’elle constitue. De manière générale, il n’a jamais été prouvé de manière crédible que cette peine ait un effet plus dissuasif que les autres sur les crimes graves.

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