Le chef de l’armée doit se conformer à une décision de justice

Le responsable des Forces de défense du Lesotho (LDF) ne doit pas être autorisé à continuer de désobéir à une décision de justice, a déclaré Amnesty International mercredi 20 janvier 2016, alors qu’il doit comparaître devant le tribunal pour non-respect d’une ordonnance de la Haute cour concernant la libération de 18 soldats en détention militaire.

Le général de corps d’armée Tlali Kamoli a été inculpé d’outrage à magistrat parce qu’il n’a pas honoré la décision de justice ordonnant la libération des soldats en « détention ouverte », une forme de libération sous caution par la justice militaire. Les soldats ont été arrêtés entre mai et juin 2015 pour leur participation présumée à une mutinerie. Tlali Kamoli doit se présenter le 21 janvier devant la Haute cour de Maseru.

« La détention prolongée des 18 soldats, malgré la décision de la cour ordonnant leur libération, témoigne d’un mépris flagrant pour l’état de droit, a déclaré Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« En ignorant une décision judiciaire, l’armée se comporte comme si elle n’avait de comptes à rendre qu’à elle-même. »

Les soldats comparaissent devant un tribunal militaire pour des accusations de mutinerie, et leur procès doit reprendre le 1er février. Tous ont été placés à l’isolement durant leur détention. Amnesty International demande leur libération sous caution, conformément à la décision de la cour.

Elle demande aussi une enquête exhaustive et impartiale sur les allégations d’actes de torture qu’auraient subis certains des 18 soldats et cinq autres libérés précédemment.

« C’est un moment important pour la justice du Lesotho, qui a l’occasion de montrer que personne n’est au-dessus des lois et d’amener le général de corps d’armée Kamoli à rendre des comptes pour son inaction, a déclaré Deprose Muchena.

« Lorsque le plus haut commandant militaire du pays ignore une décision de justice, il établit un dangereux précédent sur lequel on ne peut fermer les yeux. »

Complément d’information

Au total, 23 membres des Forces de défense du Lesotho (LDF) ont été arrêtés entre mai et juin 2015 pour mutinerie présumée et placés en détention à la prison de haute sécurité de Maseru.

Ils ont été arrêtés parce qu’ils auraient soutenu le meurtre du chef des LDF, le général de corps d’armée Maaparankoe Mahao, assassiné par quatre membres des LDF le 25 juin 2015. Ils ont comparu devant le tribunal militaire le 1er décembre 2015 pour mutinerie. L’audience a été reportée au 1er février 2016.

Cinq d’entre eux ont été libérés sous caution début décembre 2015.
Le 5 octobre 2015, la Haute cour a statué que leur détention prolongée était illégale et a ordonné leur libération sous caution.

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