Communiqué de presse

Le Honduras doit enquêter sur la mort du frère d’un militant assassiné

Les autorités honduriennes doivent de toute urgence conduire une enquête sur la mort récente de José Trejo, qui intervient cinq mois seulement après celle de son frère, un avocat bien connu spécialisé dans la défense des droits humains qui a été lui aussi assassiné, a déclaré Amnesty International le 21 février.

José Trejo a été abattu par des inconnus le 16 février alors qu’il circulait à moto dans les faubourgs de Tocoa, une ville du nord du pays. Son frère Antonio, un militant des droits humains de premier plan, avait été tué par balle par des hommes armés non identifiés en septembre 2012. Personne n’a été traduit en justice pour le meurtre d’Antonio Trejo.

La veille de sa mort, José Trejo se trouvait à Tegucigalpa, la capitale hondurienne, pour s’entretenir avec des responsables des pouvoirs publics et tenter d’obtenir que justice soit rendue pour la mort de son frère. Il avait également rencontré des médias, afin que cette affaire ne tombe pas dans l’oubli.

« Il faut mener de toute urgence une enquête exhaustive, indépendante et impartiale, a déclaré Esther Major, chercheuse sur l’Amérique centrale à Amnesty International, et traduire en justice les responsables présumés de cet assassinat. Les autorités ne peuvent pas rester silencieuses devant ce crime. Elles doivent appliquer une politique de tolérance zéro face aux attaques contre les défenseurs des droits humains. L’immobilisme des autorités envoie un message dangereux, le message qu’il est permis de s’en prendre à celles et ceux qui défendent les droits humains. »

Complément d’information

Avant d’être abattu, en septembre dernier, l’avocat défenseur des droits humains Antonio Trejo avait signalé avoir reçu des menaces de mort liées à son travail en faveur des victimes de violations des droits humains qu’il représentait dans le cadre d’un conflit foncier dans la région de Bajo Aguán, dans le nord du pays.

Il était l’avocat de trois coopératives paysannes impliquées dans un complexe conflit foncier à Bajo Aguán, une vallée fertile du nord du pays.
Ces dernières années, des milliers d’ouvriers agricoles sans terre ont occupé des terres dont ils avaient selon eux été expropriés par de riches propriétaires et de grandes entreprises. Les batailles judiciaires en cours depuis plus de 10 ans ont été émaillées de décisions et recours successifs, et de multiples expulsions forcées.

Des affrontements violents sont intervenus à de nombreuses reprises, faisant des dizaines de morts ces trois dernières années – essentiellement des paysans, mais aussi des employés de grands propriétaires.

Les violences se poursuivent, bien que le gouvernement ait obtenu des propriétaires de la vallée un accord prévoyant la restitution de quelque 1 600 hectares de terres agricoles à des coopératives paysannes.

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