Communiqué de presse

Maldives. Il faut que les forces de sécurité cessent de recourir à la violence contre les partisans de Mohamed Nasheed

Il faut que les forces de sécurité maldiviennes cessent de recourir à la violence contre les sympathisants du Parti démocratique maldivien, le parti de l’ex président Mohamed Nasheed, au lendemain de la démission forcée de ce dernier, a déclaré Amnesty International. Mohamed Nasheed a dû quitter le pouvoir sous la menace de violences de la part de l’armée et de la police.

Des témoins ont informé Amnesty International que Mohamed Nasheed et un grand nombre de membres du Parti démocratique maldivien défilaient pacifiquement dans les rues de Malé, la capitale, quand la police les a attaqués, puis s’est abstenue de les protéger d’une contre manifestation violente.

Certains des manifestants du Parti démocratique maldivien ont été repoussés dans des ruelles étroites par les cordons de sécurité formés par la police et un groupe de personnes criant des slogans contre ce parti a commencé à les rouer de coups.

Un témoin a vu Mohamed Nasheed le visage couvert de sang. On l’a ensuite vu être emmené rapidement. Une vidéo mise en ligne plus tard sur Internet le montre en train d’être arrêté par la police.

La police a aussi battu une quarantaine de manifestants à l’aide de matraques. Certains ont été grièvement blessés. Certaines informations laissent entendre qu’au moins un des manifestants serait mort des suites de ces coups.

Reeko Moosa, président du Parti démocratique maldivien et membre du Parlement, a d’abord été attaqué par la police, puis par un groupe de personnes armées de bouteilles brisées. La police n’a pas empêché ces personnes d’agir. Reeko Moosa est dans un état critique en raison de ses blessures et il est soigné dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital Indira Gandhi.

Au moins cinq membres du Parlement appartenant au Parti démocratique maldivien ont été placés en détention au centre de détention de Dhoonidhoo.
L’une des membres du Parlement en détention, Mariya Ahmed Didi, qui avait été libérée de garde à vue mardi soir, a été agressée par des policiers alors qu’elle participait à la manifestation de mercredi.

Selon un témoin, elle aurait été violemment battue avant d’être emmenée par un policier qui la tirait par les cheveux. Un autre membre du Parlement, Imtiyaz Fahmy a lui aussi été roué de coups et emmené au centre de détention de Dhonidhoo.

Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International a déclaré : « Nous sommes extrêmement préoccupés par l’évolution de la situation au Maldives ces derniers jours.

« Les autorités doivent garantir le droit à la liberté d’expression et de réunion et nous voulons qu’une enquête soit ouverte sur l’attaque dont ont été victimes Mohamed Nasheed et d’autres manifestants. Les responsables doivent être traduits en justice.

« Les parlementaires et les autres détenus du centre de détention de Dhoonidhoo doivent pouvoir communiquer avec leurs familles, consulter leurs avocats et recevoir tous les soins médicaux appropriés, et une enquête exhaustive et indépendante doit être menée sur les raisons de leur arrestation.

« Toutes ces personnes doivent être libérées, à moins que le gouvernement soit en mesure de les inculper d’une infraction reconnue par le droit international et qu’elles soient jugées de manière équitable et impartiale. »

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