MOLDAVIE. Alors que la marche pour l’égalité est frappée d’interdiction, il importe de respecter les droits des LGBT

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI- 28 avril 2010
Index AI : PRE01/141/2010

Amnesty International a condamné ce mercredi 28 avril 2010 la décision d’une cour d’appel moldave qui a confirmé l’interdiction frappant une marche en faveur de l’égalité en raison de « préoccupations liées à la sécurité et à la morale publique ».

Les défenseurs des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) avaient prévu de participer à la manifestation dimanche 2 mai dans la capitale, Chi ?in ?u, afin de soutenir l’amélioration des lois contre la discrimination en Moldavie.

Toutefois, les autorités de la ville de Chi ?in ?u ont introduit une requête visant à interdire cette marche, en raison des nombreuses pétitions émanant de mouvements religieux et de groupes hostiles aux droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Une contre-manifestation organisée le même jour à l’initiative de ces organisations a reçu l’aval des autorités.

« Il est totalement grotesque d’empêcher des personnes et des groupes de défiler en faveur de l’égalité et du respect des droits humains, a déclaré John Dalhuisen, chercheur spécialiste de la discrimination en Europe à Amnesty International.
« Parallèlement, ceux qui s’efforcent de semer la discorde et de répandre les préjugés sont autorisés à célébrer leur brillante restriction du droit à la liberté de réunion d’autrui sur la place principale de Chi ?in ?u. »
La cour d’appel de Chi ?in ?u a interdit aux manifestants en faveur de l’égalité de se rassembler sur la place de la Grande Assemblée Nationale – place principale de Chi ?in ?u – où tous les grands événements publics ont lieu. Elle les a en revanche autorisés à se réunir dans un parc assez éloigné du centre-ville.

GenderDoc-M, organisation qui a initié cette marche, a interjeté appel de la décision auprès de la Cour suprême.
«  Les préoccupations relatives à la morale publique ne sauraient servir à justifier des restrictions de la liberté d’expression des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, a poursuivi John Dalhuisen.
« Face aux menaces de troubles proférées par les contre-manifestants, il ne s’agit pas de céder à leurs exigences, mais bien de maintenir l’ordre comme il se doit et de s’assurer que ceux qui souhaitent exercer leur droit à la liberté d’expression de manière légale puissent le faire dans la sécurité et la dignité. »

Amnesty International invite la mairie de Chi ?in ?u, ainsi que les autorités moldaves, à faire en sorte que la marche prévue par les militants des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres dimanche 2 mai 2010 puisse avoir lieu sur la place centrale de la capitale et à prendre toutes les dispositions requises en matière de sécurité.
« Depuis plusieurs années, les défenseurs des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres sont privés du droit d’organiser des événements publics ou, lorsqu’ils y parviennent, confrontés à des troubles et à des violences, a conclu John Dalhuisen.
« Cette série consternante de violations des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres en Moldavie doit cesser. Les autorités moldaves ont l’occasion de rectifier le tir ce samedi 1er mai. Elles ne doivent pas la manquer. »

Complément d’information

Le droit international relatif aux droits humains précise que la liberté d’expression et de réunion s’étend à tous les groupes, y compris aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Ces droits couvrent également des idées ou des opinions qui choquent ou offensent d’autres groupes de la société.
Aux termes des normes internationales en matière de droits humains, les États ont aussi l’obligation positive de protéger contre toute violence ou perturbation les personnes qui exercent pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion.

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