Communiqué de presse

Mozambique. Le procès d’un universitaire et d’un journaliste pour un billet publié sur Facebook est une parodie de justice

Le procès, qui s’ouvre aujourd’hui, de l’économiste Carlos Nuno Castel-Branco et du rédacteur en chef Fernando Mbanze déférés devant un tribunal en raison d’un billet publié sur Facebook critiquant l’ancien président du Mozambique constitue une parodie de justice et une violation de la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International.

Carlos Nuno Castel-Branco est accusé de crime contre la sûreté de l’État pour avoir publié un billet sur Facebook en novembre 2013. S’il est déclaré coupable il risque d’être condamné à une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement. Fernando Mbanze est accusé d’avoir bafoué la liberté de la presse pour avoir reproduit ce billet dans son journal.

« Ces accusations violent leur droit à la liberté d’expression et il s’agit manifestement d’une manœuvre du gouvernement pour faire taire les voix dissidentes », a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe du programme Afrique australe d’Amnesty International.

« Carlos Nuno Castel-Branco n’a fait qu’exprimer son opinion au sujet de l’état du pays. Fernando Mbanze n’a fait que son travail en publiant ce billet dans son journal. Les autorités mozambicaines doivent cesser de prendre pour cible des personnes qui n’ont fait qu’exprimer leurs opinions. »

Carlos Nuno Castel-Branco est accusé de diffamation envers l’ancien président mozambicain Armando Guebuza pour avoir publié sur Facebook un billet dans lequel il remettait en cause la façon dont ce dernier avait dirigé le pays. Il est accusé de crime contre la sûreté de l’État aux termes de l’article 22 de la Loi sur la sûreté de l’État et est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement et d’une amende.

Fernando Mbanze est le rédacteur en chef du journal MediaFax. Il est accusé d’avoir bafoué la liberté de la presse en vertu de l’article 42 de la Loi sur la presse et de la Loi sur la sûreté de l’État, pour avoir publié sous forme de lettre ouverte dans MediaFax le billet posté sur Facebook de Carlos Nuno Castel-Branco.

« Les charges retenues contre ces deux hommes violent les droits humains et les obligations du Mozambique au titre du droit international. Le fait de critiquer un ancien président n’a rien à voir avec la sûreté nationale, c’est un exercice légitime de la liberté d’expression. Les autorités mozambicaines doivent abandonner immédiatement et sans condition les charges retenues contre les deux hommes », a déclaré Muleya Mwananyanda.

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