Sénégal. Le président doit réfréner les forces de sécurité alors qu’une troisième personne est morte au cours de manifestations

Le président sénégalais Abdoulaye Wade doit réfréner les forces de sécurité, a déclaré Amnesty International mercredi 1er février après qu’une troisième personne a été tuée par la police et que des dizaines d’autres ont été blessées à l’issue de deux jours de manifestations dans tout le pays.

Au moins un homme est mort mardi 31 janvier après avoir été renversé par un véhicule policier qui a foncé dans la foule des manifestants anti-Wade, Place de l’Obélisque, à Dakar, la capitale du pays.

Des témoins oculaires ont confié à Amnesty International que la police avait tiré sur les manifestants et lancé une grenade lacrymogène sur une ambulance.

« Le président Wade doit adresser des ordres clairs aux forces de sécurité leur intimant de ne pas recourir à la force meurtrière à moins que des vies ne soient mises en danger », a déclaré Salvatore Saguès, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.

Des témoins oculaires avec qui Amnesty International s’est entretenue ont indiqué qu’un jeune étudiant qui manifestait, Mamadou Diop, avait été renversé par un véhicule policier mardi aux environs de 20 heures.

Un témoin a raconté : « On parlait calmement lorsque tout à coup un véhicule policier a foncé sur la foule. La voiture a renversé l’étudiant à cinq mètres de moi, et puis, les policiers se sont retournés pour nous tirer dessus. Les gens ont commencé à fuir dans tous les sens et le véhicule est monté sur le trottoir. J’ai vu des policiers en uniforme qui tiraient dans toutes les directions ».

Un membre du personnel médical a expliqué à Amnesty International qu’une ambulance qui emmenait le corps de Mamadou Diop s’était soudainement arrêtée sous le choc d’une grenade lacrymogène qui a brisé le pare-brise arrière.

Les manifestations ont éclaté au Sénégal après que le Conseil constitutionnel eut décidé, vendredi 27 janvier, de valider la candidature du président Wade à un troisième mandat. L’élection présidentielle est prévue pour la fin de ce mois.

Vendredi 27 janvier, un policier a été tué pendant des affrontements entre manifestants et forces de sécurité.

« Même si les forces de sécurité sont confrontées à des manifestants qui leur sont hostiles, ils doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de préserver des vies, et non les menacer » a déclaré Salvatore Saguès.

« Nous appelons le mouvement qui s’oppose au président Wade à prévenir les actes de violence qui pourraient entraîner d’autres victimes. »

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