Nous présentons nos condoléances à la famille de Lee Kuan Yew et à toutes les autres personnes qui sont en deuil, a déclaré Rupert Abbott, directeur des recherches sur l’Asie du Sud-Est et le Pacifique en réaction au décès de Lee Kuan Yew, ancien Premier ministre de Singapour.
« Lee Kuan Yew plus que tout autre a modernisé Singapour et laissé un héritage de développement et de progrès économique sans précédent. Cependant le revers de la médaille est que cette croissance économique s’est souvent faite au détriment des libertés et droits fondamentaux. Les restrictions à la liberté d’expression et l’impossibilité d’émettre des critiques font toujours partie du quotidien des Singapouriens. »
« Le décès de Lee Kuan Yew quelques mois à peine avant le 50e anniversaire de l’indépendance de Singapour intervient à un moment où le pays entre dans une nouvelle ère. Il faudrait que la nouvelle génération de dirigeants veille à ce que cette nouvelle ère soit marquée par le respect des droits fondamentaux. »
Amnesty International demande aux nouveaux dirigeants de Singapour de se poser les mêmes questions fondamentales que celles que s’était posées Lee Kuan Yew en 1964, quelques mois avant l’indépendance de Singapour :
« Notre société est-elle ouverte, ou fermée sur elle-même ? S’agit-il d’une société dont les membres peuvent s’exprimer - de manière singulière, contraire aux idées reçues, non conforme aux orthodoxies des religions et des gouvernements établis - où le cœur et la raison de chacun oscillent constamment dans la détermination de ce qui est bien, de ce qui est juste, de ce qui est dans l’intérêt de la nation ? Ou s’agit-il d’une société fermée, où les moyens de communication de masse - les journaux, les publications, la télévision, la radio ... - ne font que soutenir sournoisement une philosophie politique bien déterminée ? Je parle ici du principe d’une société ouverte, aux débats, aux idées, et non d’intimidation ; je parle de persuasion et non de coercition ... »