Somalie : il faut se mobiliser pour que cessent les meurtres de professionnels des médias

Les autorités somaliennes et la communauté internationale doivent veiller à ce que les auteurs des meurtres de professionnels des médias soient traduits en justice, a déclaré Amnesty International, après la mort de l’humoriste Abdi Jeylani Malaq « Marshale » mardi 31 juillet dans la capitale somalienne, Mogadiscio.

Abdi Jeylani Malaq « Marshale », célèbre humoriste somalien, a été abattu par deux hommes armés vers 17 h 30, alors qu’il rentrait chez lui, à Waberi, un district de Mogadiscio. Il a été enterré dans la capitale mercredi 1er août, dans la matinée.

On ne connaît pas le mobile du meurtre, mais Abdi Jeylani Malaq « Marshale » avait produit et diffusé des programmes satiriques pour la radio somalienne Kulmiye et pour la télévision somalienne Universal. Il avait également reçu des menaces de mort de la part d’Al Shabab, groupe armé islamiste combattant le gouvernement fédéral de transition.

Il s’agit de la huitième personne travaillant dans les médias à être prise pour cible et tuée en Somalie depuis décembre 2011. Plusieurs journalistes ont également été victimes de tentatives d’assassinat cette année.

« Amnesty International est choquée par les attaques ciblées dont sont constamment victimes les professionnels des médias, mais aussi par le comportement des autorités somaliennes, qui ne font rien pour assurer leur protection ni pour enquêter sérieusement sur ces attaques, a déclaré Bénédicte Goderiaux, chercheuse sur la Somalie à Amnesty International.

« Personne n’a été traduit en justice pour les meurtres de journalistes commis en Somalie cette année comme les années précédentes. Les autorités somaliennes doivent mener des enquêtes approfondies sur ces crimes, veiller à ce que les responsables soient jugés dans le cadre de procès équitables, et lutter contre l’impunité généralisée qui règne dans le pays.

« La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour aider à rétablir l’état de droit et faire en sorte que justice soit rendue pour les nombreux crimes de droit international commis en Somalie. »

Parallèlement, une Constitution provisoire a été adoptée mercredi 1er août par l’Assemblée constituante nationale à Mogadiscio. Il s’agissait de l’une des mesures convenues par le gouvernement de transition et la communauté internationale pour mettre fin à la période de transition dans le pays.

Amnesty International engage les autorités somaliennes présentes et futures à prendre toutes les mesures nécessaires pour concrétiser le droit à la vie, le droit à la liberté d’expression et la liberté de la presse, qui sont garantis par la Constitution provisoire.

« À l’heure actuelle, la Somalie ne dispose pas de mécanisme permettant aux professionnels des médias de signaler les menaces dont ils font l’objet et de savoir comment améliorer leur sécurité, a indiqué Bénédicte Goderiaux.

« Les représentants des médias somaliens, qui continuent de mettre leur vie en danger, devraient être pleinement consultés par les autorités somaliennes et la communauté internationale au sujet des moyens à mettre en œuvre pour renforcer leur protection. »

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