Sommet de la francophonie : des enjeux importants en matière de droits humains

À l’occasion du Sommet de la francophonie, les États doivent démontrer leur volonté de protéger les femmes, les réfugiés et les défenseurs des droits humains.

Dans la perspective du prochain Sommet de la Francophonie organisé à Madagascar les 26 et 27 novembre prochain, les sections francophones d’Amnesty International souhaitent attirer l’attention des États participants sur trois enjeux qui demandent des réponses concertées, et visant de réels changements.

Les droits des femmes

Amnesty se mobilise depuis de nombreuses années pour que soient reconnus et protégés les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles. « Nous avons récemment mené une campagne mondiale contre les mariages forcés, en particulier au Burkina Faso, - qui par ailleurs a connu un vif succès de visibilité et de participation au Québec - afin de mettre un terme à ce fléau qui touche plus de la moitié des mineures dans ce pays. Nous savons que l’Organisation Internationale de la Francophonie s’est montrée particulièrement sensible à cette question. Il s’agit maintenant pour les États de l’espace francophone de mettre en place des pratiques et des lois qui mettent fin aux mariages forcés » demande Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique francophone.

L’action courageuse des défenseurs des droits humains, et en particulier des mouvements citoyens qui apparaissent un peu partout dans les pays africains notamment : « Balai citoyen » au Burkina Faso, « Y’en a marre » au Sénégal, « Filimbi » et « Lucha » en République démocratique du Congo, dont les membres font l’objet de graves persécutions et de lourdes condamnations, doit être accompagnée et soutenue par la diplomatie belge. Cet engagement doit se traduire au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) par des condamnations fermes et sans ambiguïté de la répression qui s’abat actuellement sur ces jeunes militants dans de nombreux pays.

Enfin, il est indispensable que le Sommet d’Antananarivo aborde la question des mouvements de population en termes de protection des droits des réfugiés et des migrants, conformément aux engagements régionaux et internationaux des États membres de l’OIF. La campagne mondiale d’Amnesty pour la protection des réfugiés mobilise l’ensemble de notre mouvement pour un accueil des réfugiés et des migrants digne et respectueux de leurs droits, lesquels sont bafoués au quotidien tant par leur pays d’origine que par les pays où ils tentent désespérément de trouver asile, le plus souvent au péril de leur vie. « Nous demandons également une réponse globale à cette crise globale des réfugiés ; cette réponse peut commencer par des actions concertées des Etats de l’OIF » dit Philippe Hensmans.

D’autres préoccupations en droits humains sont aussi à considérer. La protection des civils dans l’ensemble des pays membres de l’OIF où sévit un conflit armé larvé ou déclaré constitue également une forte priorité d’Amnesty. Le Burundi et la République Démocratique du Congo, aujourd’hui en pleine tourmente électorale, sont l’objet de toute notre attention.

L’abolition universelle de la peine de mort, ou au moins dans un premier temps l’adoption d’un moratoire généralisé pour suspendre toutes les exécutions dans l’espace francophone, combat pour lequel la Belgique s’est réengagé, serait un signal fort enfin donné par la Francophonie à de nombreux États membres qui pratiquent encore ce châtiment inhumain. Il est grand temps que l’OIF fasse preuve de courage politique à cet égard.

Amnesty a documenté depuis plusieurs années les violations de droits générées par des pratiques et des lois qui discriminent les personnes LGBTI, particulièrement en Afrique. Nous sommes préoccupés par le harcèlement violent que ces personnes subissent par les médias, les corps policiers, la justice, malgré le courage des nombreuses organisations qui agissent pour défendre leurs droits et qu’il faut protéger.

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