Communiqué de presse

Soudan. Les dirigeants politiques libérés ont droit à la restitution

Le Soudan doit mettre fin aux détentions arbitraires et garantir la restitution pour les trois dirigeants de partis politiques de l’opposition qui viennent d’être libérés jeudi 9 avril 2015, a déclaré Amnesty International, à moins d’une semaine des élections prévues dans le pays.

Farouk Abu Iss, Amin Maki Madani et Farah Al Aggar ont été relâchés après avoir été maintenus en détention arbitraire pendant plus de quatre mois en raison de leur opposition politique au gouvernement.

« Ces trois hommes avaient été arrêtés de manière arbitraire, uniquement pour avoir exercé sans violence leur droit à la liberté d’expression. Nous demandions leur libération immédiate et inconditionnelle. Il a fallu 124 jours au ministre de la Justice pour rejeter l’affaire, qui revêtait sans aucun doute un caractère politique », a déclaré Muthoni Wanyeki, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs.

« Le gouvernement du Soudan doit proposer la restitution aux trois hommes pour leur détention arbitraire. Il doit également prévenir d’autres détentions arbitraires ou illégales, particulièrement dans un contexte préélectoral. »

Le 6 décembre 2014, le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) a arrêté Farouk Abu Issa, leader de l’alliance de l’opposition politique des Forces du consensus national (NCF), Amin Maki Madani, chef de l’alliance de la société civile soudanaise, et Farah Al Aggar, ancien haut membre du parti du Congrès national (NCP) dans l’État du Nil bleu.

« Le fait que les trois dirigeants de l’opposition aient été arrêtés et détenus de manière arbitraire, et soient aujourd’hui en liberté uniquement grâce à l’intervention du ministre de la Justice, met en lumière le manque de crédibilité et d’indépendance du système judiciaire au Soudan », a déclaré Muthoni Wanyeki.

Complément d’information

Farouk Abu Issa et Amin Maki Madani ont signé l’« Appel du Soudan » au nom de leurs organisations, à Addis-Abeba le 3 décembre 2014. Ce document, qui scelle l’unité des groupes d’opposition soudanais, y compris des groupes armés, appelle à mettre fin à la guerre, à démanteler le régime du parti unique et prône une réforme globale de paix et de démocratie au Soudan.

Les signataires de l’Appel du Soudan ne font qu’exercer leur droit à la liberté d’expression, garanti au titre de la déclaration des droits de la Constitution de transition du Soudan, de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que la République du Soudan est juridiquement tenue de respecter.

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