Communiqué de presse

Tadjikistan. Les autorités répriment la liberté d’expression et d’association

Les autorités du Tadjikistan ont confirmé leur décision de fermer une ONG de défense des droits humains, malgré les protestations de la communauté internationale – y compris de Catherine Ashton, la haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères. Amnesty International les appelle à permettre à cette organisation, nommée Amparo, de mener ses activités sans subir d’ingérence ni de harcèlement, conformément aux obligations internationales du pays.

Mardi 15 janvier, le tribunal régional de Soghd a confirmé la décision prise par le tribunal de la ville de Khoudjand de fermer l’Association des jeunes avocats Amparo, une ONG créée en 2005 qui compte une trentaine de membres parmi lesquels des défenseurs des droits humains, des journalistes et des avocats. Amnesty International pense qu’Amparo est victime de représailles pour avoir tenté de recueillir et de rendre publiques des informations portant sur des actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés à de jeunes hommes ayant l’âge d’effectuer le service militaire et sur le traitement qu’ils ont subi dans l’armée.

En octobre 2012, le tribunal de Khoudjand a statué qu’Amparo devait être fermée pour avoir enfreint un certain nombre de dispositions législatives, notamment en changeant son adresse et en organisant une réunion en dehors du territoire de Soghd. Bien que l’association ait demandé au tribunal régional de Soghd de lui laisser le temps de remédier à ces problèmes, cette juridiction d’appel lui a ordonné de cesser toute activité. Amparo va former un nouveau recours contre cette décision.

Ce dernier jugement confirme la crainte des représentants de la société civile que les autorités tadjikes ne tentent de restreindre le droit à la liberté d’expression et d’association. Après avoir rencontré le président Rakhmon le 29 novembre 2012, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, a déclaré à la presse qu’elle avait évoqué l’importance d’avoir une société civile forte et active et de « veiller à ce que les organisations de la société civile ne soient pas restreintes dans le travail qu’elles font », en précisant : « Cela signifie que les organisations telles que l’association des jeunes avocats Amparo […], qui font un travail si formidable, sont vraiment importantes pour ce pays. » En novembre 2012, le Comité des Nations unies contre la torture a également exprimé son inquiétude quant à la décision de fermer Amparo.

Ce nouveau revers est de mauvais augure pour la société civile au Tadjikistan. Amnesty International invite la communauté internationale, et en particulier l’UE, à rappeler aux autorités du Tadjikistan leur obligation de respecter les valeurs de la liberté d’expression et d’association, notamment dans le cas de l’ONG de défense des droits humains Amparo.

Voir également :

Communiqué de presse du 23 novembre 2012 : Tadjikistan. Il ne faut pas réduire les groupes militants dissidents au silence (index AI : PRE 01/579/2012)

Rapport : Shattered lives : Torture and other ill-treatment in Tajikistan (index AI : EUR 60/004/2012)

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