Communiqué de presse

Zambie. Un procès pour comportement homosexuel est reporté

Le renvoi à plus tard du procès de deux Zambiens inculpés de conduite homosexuelle, alors qu’ils continuent de croupir en prison, ne fait qu’accentuer leur souffrance, a déclaré Amnesty International.

« Tout d’abord, ces hommes n’ont pas à comparaître en justice. Le report de leur procès les condamne à rester incarcérés encore plus longtemps simplement du fait d’inculpations inacceptables liées à leur orientation sexuelle supposée », a indiqué Simeon Mawanza, chercheur d’Amnesty International sur la Zambie.

Le procès, qui devait s’ouvrir lundi 16 septembre, a été reporté parce que le président de séance, John Mbudzi, a dû s’absenter d’urgence pour des raisons familiales. Aucune nouvelle date n’a encore été fixée.

Philip Mubiana, coiffeur, et James Mwape, maçon, ont été inculpés d’actes « contre nature ». Leur demande de libération sous caution ayant été refusée, cela fait plus de quatre mois qu’ils sont en détention provisoire. S’ils sont déclarés coupables ils risquent une peine d’au moins 15 ans d’emprisonnement.

Des lois qui interdisent toute relation homosexuelle dans l’intimité et entre personnes consentantes érigent en infraction l’exercice légitime des droits à la liberté d’expression, à la liberté de conscience et au respect de la vie privée. Ces droits sont protégés par de nombreux traités que la Zambie a ratifiés, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

« C’est un véritable test pour les autorités, qui ont là l’occasion de montrer leur engagement à l’égard du principe de non-discrimination qui sous-tend la jouissance de tous les droits humains. C’est le bilan de la Zambie en matière de droits humains qui est jugé. »

Dans une autre affaire, le militant des droits humains Paul Kasonkomona a été inculpé d’« oisiveté » et de « trouble à l’ordre public » à la suite d’une interview télévisée dans laquelle il avait, en avril, enjoint la Zambie de reconnaître les droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées.

« Les autorités zambiennes doivent immédiatement et sans conditions abandonner les charges injustes qui pèsent sur Philip Mubiana, James Mwape et Paul Kasonkomona, dès lors qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une violation flagrante de leurs droits humains les plus élémentaires », a indiqué Simeon Mawanza.

Amnesty International a adopté Mubiana et Mwape comme prisonniers d’opinion puisqu’ils ont été arrêtés uniquement en raison de leur orientation sexuelle, réelle ou perçue comme telle.

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