Rapport annuel 2016

TANZANIE

République-Unie de Tanzanie

Chef de l’État : John Magufuli (a remplacé Jakaya Mrisho Kikwete en novembre)
Chef du gouvernement : Kassim Majaliwa (a remplacé Mizengo Peter Pinda en novembre)
Chef du gouvernement de Zanzibar : Ali Mohamed Shein

L’année a été consacrée à la préparation des élections législatives et de l’élection présidentielle, qui ont eu lieu en octobre. La procédure d’inscription biométrique des électeurs a connu des défaillances, laissant craindre que certains ne puissent pas voter. Des restrictions législatives concernant la liberté d’expression ont été instaurées. Des violations des droits humains, y compris des homicides et des actes de torture, ont continué d’être perpétrées à l’encontre de populations marginalisées ou de minorités, et ce en toute impunité.

CONTEXTE
En avril, le référendum sur la nouvelle Constitution, promis de longue date, a été reporté pour une durée indéterminée car l’inscription des électeurs avait pris du retard. La nouvelle date n’avait pas encore été fixée à la fin de l’année.

L’élection présidentielle et les élections législatives se sont tenues en octobre. La Constitution n’autorisait pas le président Kikwete à briguer un troisième mandat. En juillet, le Parti de la révolution (CCM), alors au pouvoir, a donc choisi John Magufuli comme candidat. Le même mois, l’ancien Premier ministre Edward Lowassa a quitté le CCM pour Ukwana, la coalition d’opposition, dont il est devenu le candidat. Les deux partis ont permis l’organisation de rassemblements publics malgré une inquiétude généralisée quant à l’efficacité du nouveau système biométrique, les électeurs de plusieurs grandes circonscriptions n’ayant pas pu s’inscrire.

DISCRIMINATION
Plus de 50 personnes accusées de sorcellerie ont été tuées entre janvier et juin, et Amnesty International a recueilli des informations sur plus de 350 cas de lynchage. Ces homicides n’ont pas fait l’objet d’une véritable enquête. Les femmes âgées vivant en milieu rural et les enfants étaient, semble-t-il, particulièrement exposés à ce type de violences.

Une fillette albinos a été assassinée en février dans la région de Geita, les meurtriers cherchant à s’approprier des parties de son corps. Trois autres cas similaires d’enlèvement, de mutilation et de démembrement ont été signalés à travers le pays au premier semestre. Les pouvoirs publics n’ont pas pris de mesures adéquates pour protéger les albinos.

LIBERTÉ D’EXPRESSION
En janvier, le journal régional East African a été interdit de distribution en Tanzanie. Tout au long du premier semestre, plusieurs journalistes ont été arrêtés, harcelés, battus et victimes de manœuvres d’intimidation en raison de leur profession.

En 2015, un ensemble de quatre textes de loi prévoyant des restrictions injustifiées et disproportionnées du droit à la liberté d’expression a été présenté au Parlement sous couvert d’un « certificat d’urgence », ce qui limitait le recours aux voies de consultation publique habituelles. Certaines lois n’étant pas publiées, leur statut et leur contenu sont demeurés extrêmement flous pendant toute l’année.

La Loi de 2015 relative à la cybercriminalité (adoptée en avril) s’est révélée particulièrement préoccupante en ce qu’elle contenait des dispositions excessivementvagues, qui érigeaient en infraction pénale la diffusion d’informations « mensongères ou trompeuses » sur Internet. La Loi de 2015 relative aux statistiques (adoptée par le Parlement en mars) criminalisait quant à elle la publication de statistiques « mensongères ou trompeuses » et prévoyait des peines privatives de liberté disproportionnées.

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