Rapport annuel 2017

Laos

République démocratique populaire laotienne
Chef de l’État : Bounnhang Vorachith (a remplacé Choummaly Sayasone en avril)
Chef du gouvernement : Thongloun Sisoulith (a remplacé Thongsing Thammavong en avril)

Les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ont cette année encore fait l’objet d’importantes restrictions. L’État a renforcé son contrôle sur les médias et la société civile alors que plusieurs sommets internationaux se sont tenus dans le pays. La répression contre les défenseurs des droits humains s’est poursuivie. Deux prisonniers d’opinion ont été remis en liberté en mars après avoir passé près de 17 ans en prison.

L’enquête sur la disparition forcée d’un membre de la société civile en 2012 n’avait pas progressé à la fin de l’année. La peine de mort est demeurée automatique pour les infractions graves liées aux stupéfiants.

Contexte

Le Parti révolutionnaire du peuple laotien, au pouvoir, a désigné un nouveau secrétaire général et un nouveau bureau politique à l’issue d’un scrutin interne qui s’est tenu en janvier. Les élections législatives de mars ont donné lieu à la nomination d’un nouveau président et d’un nouveau Premier ministre. Le Laos demeurait un État à parti unique.

Les procédures spéciales des Nations unies ont exprimé leur vive inquiétude au sujet des répercussions que pourrait avoir le barrage de Don Sahong sur les moyens de subsistance de millions de personnes au Laos et dans les pays situés en aval, notamment sur les droits des populations concernées à une nourriture suffisante, à un logement adéquat, à l’information et à la participation, ainsi que sur les droits des peuples autochtones.

Le Laos a par ailleurs assumé la présidence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en 2016.

Disparitions forcées

Le sort de Sombath Somphone, un membre bien connu de la société civile, demeurait non élucidé à la fin de l’année. Celui-ci a été enlevé en 2012 devant un poste de police à Vientiane, la capitale du pays. Des caméras de vidéosurveillance l’ont filmé alors qu’il était arrêté par la police et emmené dans un véhicule.

Les autorités n’ont fourni aucune information sur le lieu où se trouvait Kha Yang, un Laotien de la minorité hmong, qui a été arrêté après son second renvoi forcé de Thaïlande en 2011. Il avait déjà fait l’objet d’un renvoi forcé en 2009, alors même que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) lui avait accordé le statut de réfugié, et avait de nouveau fui en Thaïlande en 2011.

Liberté d’expression

Les organisations de la société civile ont continué d’être soumises à un contrôle rigoureux de l’État.

En janvier, un décret a restreint les activités de presse de certains médias internationaux et d’autres organismes. Ce décret prévoyait notamment une obligation de soumettre à l’approbation de l’État tout matériel avant sa publication. En novembre, la Loi de 2008 relative aux médias a été modifiée pour que les médias se plient strictement aux politiques du gouvernement et fassent la promotion de celles-ci.

En vertu du Décret 327, qui interdit de critiquer l’État en ligne, les autorités ont continué de surveiller Internet. En août, une personne travaillant pour le ministère de la Sécurité publique a déclaré que la police surveillait les activités sur Facebook de toutes les personnes ayant un lien avec trois militants détenus, à savoir Lodkham Thammavong, Somphone Phimmasone et Soukan Chaithad.

Le Laos a finalement refusé d’organiser la Conférence de la société civile de l’ANASE/le Forum des peuples de l’ANASE, invoquant des fonds insuffisants et le risque que des acteurs de la société civile étrangers n’utilisent cet événement pour critiquer des gouvernements membres de l’ANASE.

Défenseurs des droits humains

Lodkham Thammavong, Somphone Phimmasone et Soukan Chaithad ont été arrêtés en mars après être revenus de Thaïlande. Selon certaines sources, ces personnes ont été maintenues en détention au secret pendant au moins six mois et elles ont été privées d’avocat1. Les trois militants ont été accusés d’atteintes à la sécurité nationale après avoir critiqué sur Internet le gouvernement laotien alors qu’ils se trouvaient en Thaïlande. Ils avaient par ailleurs participé à une manifestation pacifique devant l’ambassade du Laos à Bangkok en 2015. En mai, la télévision d’État a diffusé une séquence dans laquelle ils présentaient des excuses pour leurs agissements et avouaient avoir protesté contre les politiques du gouvernement. La famille de Somphone Phimmasone lui a brièvement rendu visite en prison en septembre. Les trois militants étaient toujours en détention à la fin de l’année.

Conflits fonciers

Cette année encore, des cas de conflits fonciers entre l’État et des particuliers ont été signalés. Les mécanismes en place pour gérer les griefs liés à la terre étaient inadaptés.

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