Le droit à l’éducation au Zimbabwe Des milliers d’enfants sont tous les jours privés de leur droit d’aller à l’école

Le système éducatif du Zimbabwe s’est fortement détérioré ces dernières années. En 2008, en raison de l’instabilité économique et politique du pays, des millions d’enfants ont été privé de leur droit à un enseignement primaire gratuit. Les frais de scolarité constituent la principale barrière à l’éducation des enfants, particulièrement celle des filles.

Un système éducatif presqu’à l’arrêt

En raison de l’instabilité économique et politique au Zimbabwe, le système éducatif du pays s’est totalement arrêté de fonctionner en 2008, privant des millions d’enfants de leur droit à un enseignement primaire gratuit.
En février 2009, l’UNICEF a annoncé que 94% des écoles rurales du Zimbabwe étaient fermées. D’après les témoignages de parents et d’enseignants recueillis par une délégation d’Amnesty International en mars 2009, la plupart des écoles ne sont quasiment plus en mesure d’assurer un enseignement !
« Il faut absolument remettre en marche le système éducatif car ce sont les [enfants] qui vont manquer une deuxième année [d’école]. Je m’inquiète beaucoup de ce que cela implique, en particulier pour les filles en Afrique, alors que nous nous battons pour qu’elles restent scolarisées et à l’abri des violences sexuelles et des pratiques préjudiciables comme le mariage précoce. »Isabella Matambanadzo, coordonnatrice Zimbabwe pour l’Open Society Initiative for Southern Africa.

Les enseignants et les parents touchés par la crise économique.

Des enfants jouent sur le chemin de l’école, Hopley Farm, 2010, AI

En 2008, l’hyperinflation a rendu les salaires des enseignants si dérisoires que, en décembre 2008, ils ne pouvaient plus s’acheter qu’une miche de pain avec un mois de salaire. Pour protester contre cette baisse des salaires, les enseignants ont été en grève pendant de longues périodes tout au long de l’année, et ont complètement arrêté de travailler de septembre 2008 à janvier 2009 environ.

Les parents des enfants scolarisés ont aussi été touchés par la crise économique, le taux officiel du chômage atteint maintenant les 94%. Les familles se sont trouvées et se trouvent toujours dans l’impossibilité de payer les frais de scolarité et les taxes réclamés pour leurs enfants dans le primaire et le secondaire.
Les populations rurales sont particulièrement vulnérables car elles ont à leur charge la grande majorité des plus d’un million d’orphelins du sida du Zimbabwe.

Dans les townships, où vit la majorité de la population urbaine, des parents et des enseignants ont dit à Amnesty International qu’il leur était impossible de payer les frais demandés, en plus des taxes. Une maman du district rural de Bindura, a déclaré à l’organisation que 75 % des parents de son école étaient dans l’incapacité de payer la taxe de développement même si elle n’était que de 1$ car ils n’avaient aucune source de revenu !

Un manque d’enseignants et de matériel

DIY education
Une salle de classe de fortune créée par une communauté rurale près de Hopley Farm, 2010, AI.

L’absentéisme est élevé chez les enseignants car ils sont obligés de trouver d’autres moyens de subsistance en complément de l’enseignement. Leur salaire d’enseignant ne leur permet en effet plus de vivre.

Les écoles zimbabwéennes manquent cruellement de matériel scolaire, de livres, de cahiers, de craies, de bureaux et d’autre mobilier. De nombreuses écoles ont été pillées ou vandalisées pendant qu’elles étaient fermées. Une enseignante interrogée par Amnesty International à Harare a raconté que, dans sa classe, elle n’avait que neuf manuels pour 40 enfants, et que certains élèves étaient obligés de rester debout car il n’y avait pas assez de tables ni de chaises. Les parents sont aussi mis à contribution pour acheter du matériel scolaire, ce qui augmente les frais de scolarité !

Aller à l’école quand on est une fille : un privilège, pas un droit

Aujourd’hui, la Campagne pour l’éducation des femmes mène une lutte sans relâche pour permettre aux filles d’accéder à l’école au Zimbabwe. Cette organisation doit en effet lutter contre deux obstacles de taille à l’éducation des filles : la pauvreté et le sida (une fille sur six âgées entre 15 à 24 ans vit avec le HIV). Les frais de scolarité et d’uniforme sont pris en charge afin de réduire les coûts pour les familles. "Quand on a si peu de dollars, que serait votre priorité, envoyer votre enfant à l’école ou acheter de la nourriture ?", explique Winnie Farao, responsable du programme de la Campagne pour l’éducation des femmes au Zimbabwe (voir : Unicef).

Les enfants du Zimbabwe ont perdu leur année scolaire en 2008, et risquent d’en perdre une deuxième si le gouvernement ne prend pas de toute urgence des mesures pour reconstruire le système scolaire et pour assurer un enseignement gratuit pour tous !

A TOI DE JOUER

ÉCRIS au responsable de la Commission du Service public et demande-lui de remédier à la situation des enfants zimbabwéens qui sont tous les jours privés de leur droit d’aller à l’école. Tu peux utiliser le modèle de lettre ci-dessous.

Modèle de lettre :

DISTRIBUE des Dazibaos sur le droit à l’éducation dans ton école, afin de faire connaître la situation des millions d’enfants privés de ce droit fondamental. Fais signer une pétition aux élèves de ton école afin de faire pression sur le gouvernement zimbabwéen !

Rejoins un de nos groupes-écoles actifs !

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