ACTION PAKISTAN : une fille condamnée à être violée !

Une jeune femme de 18 ans originaire de Meerwala, dans la province du Pendjab, a été condamnée à être violée à titre de « châtiment », en raison de la « liaison illicite » présumée de son frère âgé de douze ans avec une jeune fille qui appartenait à une tribu considérée comme « supérieure », celle des Mastoi.

D’après les informations recueillies, des membres de la tribu des Mastoi et le conseil tribal ont déclaré que toutes les femmes de la famille du jeune garçon accusé seraient enlevées et violées si le jugement du conseil n’était pas accepté, et si sa sœur de dix-huit ans refusait d’accepter son « châtiment ». Le « procès » a eu lieu en présence de plusieurs centaines de membres de la population locale, et aucun d’eux n’a pris la moindre initiative pour empêcher ce viol.

Étant donné le nombre d’habitants qui ont participé à ces événements, on peut légitimement présumer que la police locale était au courant de ce qui se passait au moment des faits, si elle n’y a pas directement assisté. Après le « jugement », le viol collectif infligé à la jeune femme a été commis par quatre hommes, dont un membre du conseil tribal, dans une cabane voisine, tandis que des membres de la tribu mastoi les encourageaient à l’extérieur par des cris.

Après avoir été violée, la jeune femme a été exhibée nue dans les rues de son village devant des centaines de personnes. Ses proches avaient trop peur d’être victimes de représailles de la part de la tribu mastoi pour s’adresser à la police. La police locale n’a finalement accepté d’enregistrer la plainte du père de cette jeune femme que sept jours après les faits, lorsqu’une délégation d’avocats a rencontré des responsables de la police locale et insisté en ce sens.

Étant donné que les auteurs du crime avaient pris la fuite, les forces de l’ordre ont arrêté huit de leurs proches en vue de les contraindre à se livrer. Le 2 juillet 2002, la police a appréhendé huit personnes, dont des membres du conseil tribal ayant pris part au « procès », qui sont accusées de complicité de viol.

Amnesty International a demandé aux autorités de prendre de toute urgence des mesures pour traduire en justice les auteurs présumés de ces atteintes aux droits humains. Amnesty dénonce le peu d’empressement des autorités à interdire cette justice tribale. Alors que les conseils tribaux ne reposent sur aucun fondement juridique, les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ces instances de s’arroger le droit de rendre la justice.

Informations générales

Les conseils tribaux sont des institutions qui trouvent leur origine dans des mécanismes traditionnels de règlement des conflits par médiation, et n’entrent pas dans le cadre du système judiciaire. Ils ne reposent sur aucun fondement juridique mais n’en continuent pas moins à rendre, en tant que conseils d’anciens, des jugements non officiels, visant à résoudre des litiges locaux par des compromis. Les attributions de ces conseils tribaux ne sont pas fixées de manière uniforme, et il n’existe aucune loi régissant leur fonctionnement. Amnesty International est préoccupée par les informations selon lesquelles des conseils tribaux ont illégalement jugé et condamné des personnes à des peines cruelles, inhumaines et dégradantes.

REAGISSEZ

Ecrivez une lettre aux autorités pakistanaises et une copie à l’Ambassade.

MODELE DE LETTRE OU DE PETITION

Lt Gen (Retd) Khalid Maqbool
Governor of Punjab Province
Governor’s House
Lahore
Pakistan
Fax : 00 92 42 9200077

Ambassade du Pakistan
Av. Delleur, 57
1070 Bruxelles
fax : 02/675 83 94

Monsieur le Gouverneur de la province de Punjab,

Nous sommes effrayés par ce qui est arrivé à une jeune femme de 18 ans originaire de Meerwala, dans votre province

Cette femme a été condamnée à être violée à titre de « châtiment », en raison de la « liaison illicite » présumée de son frère âgé de 12 ans avec une jeune fille qui appartenait à une tribu considérée comme « supérieure », celle des Mastoi.

Cette histoire a choqué le monde entier. Nous vous demandons de condamner publiquement tous les actes de violence à l’encontre des femmes et d’interdire le système de justice tribal, tant qu’il ne répond pas aux normes de justice internationales.

Nous vous remercions d’avoir ordonné une enqûete complète sur ces événements. Pourriez-vous rendre publics les résultats de cette enquête et veiller à ce que tous les présumés responsables soient traduits en justice ?

Enfin, nous vous demandons d’assurer aux victimes de tels actes tous les soins médicaux et réparations morales et financières nécessaires.
Nous vous remercions de faire en sorte que de tels actes ne se reproduisent plus.

Veuillez croire, Monsieur le Gouverneur, en nos salutations les plus respectueuses.

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