Où est Yiliyasijiang Reheman ?

Yiliyasijiang Reheman et sa femme Mairinisha Abuduaini attendaient leur deuxième bébé lorsque Yiliyasijiang a disparu. Le jeune homme ouïghour était alors étudiant dans une université en Égypte. Mais en juillet 2017, la Chine a ordonné au gouvernement égyptien de rassembler des centaines de personnes ouïghoures dans le pays. Yiliyasijiang était parmi eux. Trois semaines plus tard, Mairinisha a donné naissance à leur nouveau bébé seul. Elle n’avait que 19 ans. Depuis 2017, elle est à la recherche de son mari, sans jamais perdre espoir que leur famille sera un jour réunie.

Chine, la province du Xinjiang

Sais-tu où se trouve la province du Xinjiang ? Pourquoi on t’en parle ?

Cette province se situe à l’extrême ouest de la Chine. Elle partage ses frontières avec 8 pays voisins : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde. Sa taille représente un sixième du territoire chinois et fait presque cinq fois la superficie de l’Allemagne. On y trouve beaucoup de ressources pétrolières.

Elle se distingue des autres provinces par sa culture car elle est habitée principalement par une population musulmane. C’est une province pluri-ethnique regroupant énormément de personnes ouïghoures. Il y a aussi des Hans, des Kazakhs, des Kirghizes, des Hui, des Mongols et des Tadjiiks. C’est l’une des cinq régions autonomes de la république de Chine.

Mais est-elle vraiment autonome ? Pas tout à fait !

Les autorités de la Chine cherchent à influencer la culture de la province du Xinjiang en aménageant les villes rurales en villes plus « modernes » et en amenant une population chinoise qui partage les valeurs et la culture de Pékin. Il y a donc une forte influence chinoise.

La politique de Pékin a influencé la démographie de la province. Pour te donner un exemple, en 1949 la communauté ouïghoure représentait 75% de la population et en 2010, elle ne représentait plus que 45%.

La politique d’investissement de Pékin est vu comme une colonisation de l’intérieur pour beaucoup de Ouïghour·e·s. En effet, c’est une politique répressive envers la culture et la religion des Ouïghour·e·s.

Suite à cette politique, des mouvements indépendantistes islamiques plus radicaux ont vu le jour dans la province mais ils demeurent minoritaires. La majorité de la population ouïghoure n’adhère pas cette islam radicale et ne revendique pas l’indépendance de la province.

Dans la grande majorité, les personnes ouïghoures demandent seulement aux autorités chinoises de respecter les particularités ethniques et cultuelles de la province.

La persécution de la population ouïghoure en Chine

Les attaques de groupes indépendantistes islamiques en Chine ont permit à Pékin de justifier sa politique répressive envers l’ensemble de la population ouïghoure. Pékin justifie ses actes en affirmant poursuivre les terroristes or, il s’agit d’une minorité de Ouïghour·e·s qui soutiennent ces mouvements radicaux. La majorité de la population ouïghoure est donc victime de cette politique répressive.

Mais concrètement, qu’entend-t-on nous par politique répressive ?

Pékin a mit en place des camps, surnommés des camp de « rééducation » qui sont en réalité des camps de détention. Dans ces camps, la population ouïghoure subit un « lavage de cerveau ». Les personnes ouïghoures sont forcées d’apprendre le chinois mandarin et le chant patriotique chinois célébrant le président Xi Jinping. Elles doivent renoncer à leur culture, sont soumises à un lavage de cerveau, et subissent des maltraitances.

Le régime chinois traque les personnes ouïghoures en Chine, mais aussi à l’étranger.

Une répression généralisée de la population ouïghoure

Plus de 60 personnes issues de groupes ethniques majoritairement musulmans auraient été internées dans des camps ou condamnées sans procès équitable et envoyées en prison dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang en Chine. Ces cas sont représentatifs du peut-être 1 million ou plus de personnes qui auraient été détenues dans la région depuis 2017.

D’après les éléments recueillis par Amnesty International, le gouvernement chinois a sciemment et délibérément pris pour cible les minorités ethniques du Xinjiang, notamment en restreignant illégalement leurs droits fondamentaux, ainsi qu’en menant une campagne de détention massive et de torture et autres mauvais traitements ciblée sur le plan ethnique.

Yiliyasijiang Reheman, disparu depuis cinq ans

Yiliyasijiang Reheman est originaire de la ville de Kashgar, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Il était étudiant à la prestigieuse université islamique Al-Azhar, en Égypte.

Il faisait partie des 16 étudiants ouïghour·e·s en Égypte dont on pensait qu’ils seraient expulsé·e·s par les autorités égyptiennes vers la Chine lorsque quelque 200 Ouïghour·e·s ont été arrêté·e·s par les autorités égyptiennes en juillet 2017 sur ordre des autorités chinoises.

La dernière fois que l’épouse de Yiliyasijiang Reheman, Mairinisha Abuduaini, alors âgée de 19 ans et également étudiante à Al-Azhar, a été en contact avec lui, c’était le 1er septembre 2017, le lendemain de la fin du mois islamique du Ramadan.

Il n’a pas pu connaître son fils

25 jours après l’arrestation de Yiliyasijiang par les autorités égyptiennes, Mairinisha a donné naissance à leur deuxième enfant, en l’absence de son mari, ce qui lui a brisé le cœur. Mairinisha, qui vit désormais à Istanbul, en Turquie, a appris plus tard par ses amis du Xinjiang, à la mi-2018, que Yiliyasijiang avait été renvoyé à Kashgar et placé en détention. On ignore toujours où il se trouve.

Mairinisha pense qu’il pourrait avoir été condamné à une peine d’emprisonnement sans procès, car elle a entendu dire que d’autres Ouïghour·e·s qui se sont portés volontaires pour retourner au Xinjiang ont été condamnés à quelques années d’emprisonnement. Ou bien, il pourrait avoir été détenu dans l’un de ces camps de « transformation par l’éducation ».

Signe la pétition pour demander au président Xi Jinping de libérer immédiatement et sans conditions toutes les personnes détenues dans les camps d’internement et de révéler où se trouve Yiliyasijiang !

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