Les violences sexuelles à l’école

Les écolières réclament le droit d‘aller à l’école en toute sécurité au Ghana © AI, 2010

On en parle peu, pourtant, les violences sexuelles à l’école contre les garçons et surtout les filles existent bien. Aux États-Unis : selon une étude datant de 2006, 83 % des filles (âgées de douze à seize ans environ) scolarisées dans l’enseignement public ont été victimes de harcèlement sexuel, sous une forme ou une autre. Cette violence a pour origine, bien souvent, la « culture » de domination masculine extrêmement présente dans nos sociétés, qui considère que les filles sont inférieures aux garçons et qu’elles méritent moins que l’on respecte leurs droits, en particulier leur droit à l’éducation. Cette violence est aussi due au manque de protection juridique et au manque d’accès à l’information des enfants : en effet, les auteurs de violences sont rarement poursuivis par la justice et demeurent alors impunis.

Une image négative des filles

Les violences dont sont victimes les filles à l’école sont liées à l’image de la femme en général. Celle-ci est souvent perçue comme plus faible, moins intelligente, et devant se soumettre à l’homme. La télévision, les publicités, les livres, aident à propager l’image négative de la femme. Par exemple, les femmes dans les publicités apparaissent comme des séductrices, en général peu vêtues. Si bien qu’une fille en jupe peut être perçue comme voulant attirer les hommes, provoquant alors des réactions violentes de la part du public masculin mais aussi féminin. Il arrive aussi que l’origine ethnique, la religion, l’orientation sexuelle ou encore le handicap d’une fille ou d’un garçon entraînent des violences sexuelles de la part de ses camarades.

Des formes diverses

Les violences sexuelles peuvent prendre des formes diverses : agressions par SMS ou par réseaux sociaux, blagues, gestes déplacés, attouchements ou encore viols dans les toilettes… Les exemples ne manquent malheureusement pas. Ces violences peuvent être aussi bien commises par d’autres jeunes que par un professeur. En effet, en profitant de sa position de supériorité, il peut exiger de ses élèves des « faveurs » ou bien faire du chantage. En Afrique du Sud, par exemple, 32 % des viols d’enfants sont commis par des enseignants (Source : Coordination des ONG pour les droits de l’enfant). Les « sugar daddies » sont encore une autre forme de violence sexuelle. Certaines filles, afin de pouvoir accéder à l’école, se font financer leurs études contre des activités sexuelles avec ces hommes, ce qui revient à de la prostitution.

Les conséquences

Les conséquences sur les victimes de violences sexuelles à l’école sont dramatiques. De nombreuses filles finissent par accepter la violence sexuelle comme étant le prix à payer pour leur éducation. La dépression est aussi une une des conséquences les plus fréquentes. Beaucoup perdent l’estime d’elles-mêmes, ont peur et se sentent impuissantes. Certaines arrêtent d’aller à l’école pour fuir cette violence. Tout ceci entraîne un manque d’éducation qui a des conséquences immédiates et à long terme sur la santé mentale et physique des filles, ainsi que sur leur indépendance économique et sociale. Ce manque augmente les risques de mariage précoce, de mortalité maternelle, de contracter le VIH/sida. Il diminue la possibilité pour les filles de devenir financièrement indépendantes.

Amnesty se bat pour que l’accès à la scolarité pour tous soit respecté, et qu’il ne remette pas en cause la santé ou la dignité de chacun, et en particulier des filles.

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