ARGENTINE

Info-bulletin n°2 Janvier 2003

Info-bulletin n°2
ARGENTINE

Fin janvier, le gouvernement a finalement signé un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour le report du payement de la dette extérieure d’un montant de 11.000 millions de dollars jusqu’à fin août. Avec la dévaluation de la monnaie (un dollar valait 3,27 pesos fin janvier) le pays a augmenté ses exportations et d’ailleurs le gouvernement négocie avec les entreprises étrangères une augmentation des tarifs des services comme le gaz, l’électricité ou le téléphone.

La campagne pour les élections présidentielles du 27 avril est ouverte et dans le Parti Justitialiste, (péroniste, conservateur, au pouvoir), des élections internes doivent déterminer le candidat à la présidence : le gouverneur de la province de Santa Cruz, Néstor Kirchner, dauphin de l’actuel président, Eduardo Duhalde ou l’ex président accusé de corruption Calos Menem. Elisa Carrió, de centre-gauche, et le gouverneur et ex président Adolfo Rodriguez Saá sont derniers aux sondages, qui révèlent 34% d’indécis ou d’abstentionnistes.

L’ex dictateur et général Leopoldo Galtieri est mort fin décembre. Président de facto en 1981 et 1982, il est le deuxième des quatre présidents de la dictature décédé. Le général Roberto Viola est mort en 1994. L’amiral Eduardo Massera, cofondateur du régime avec le général Jorge Videla, est malade dans un hôpital, devant lequel quelques personnes ont manifesté au nouvel an. Massera et Videla sont en détention domiciliaire pour enlèvement d’enfants pendant la dictature après avoir été bénéficiés par Menem des lois d’impunité.
Galtieri avait été jugé en 1985 pour crimes contre les droits humains, mais incarcéré en 1986 pour la guerre des Malouines en 1982. En 1990 il est sorti de prison grâce aux lois d’impunité par Menem et depuis juillet 2002 il était en détention domiciliaire.
Une manifestation a eu lieu devant le domicile de l’oppresseur sous la dictature, le général Alfredo Astiz, condamné par la justice française en 1990 à la prison à perpétuité mais bénéficiant des lois d’impunité dans son pays.
La justice italienne a demandé en décembre, en appel, la condamnation de sept militaires argentins condamnés à prison a perpétuité pour la disparitions et la mort de huit femmes italo-argentines.
La justice espagnole a extradé en décembre l’agent de la dictature Claudio Scagliuzzi, accusé par le juge Claudio Bonadío pour sa probable participation dans le démantèlement en 1980 d’une opération du groupe rebelle Montoneros et de la disparition de quelque 20 de ses membres.

L’ex chef de l’Armée argentine, Martín Balza, a manifesté son rejet aux lois de Point Final est Obédience Due adoptées après la dictature et qui ont assuré l’impunité des responsables. Ces lois sont examinées depuis 2002 par la justice pour déterminer, peut-être cette année, si elles sont constitutionnelles.

La propriétaire du puissant journal Clarín, Ernestina Herrera de Noble, a été accusé d’avoir adopté deux enfants en 1976 qui seraient des enfants des disparus de la dictature.

Dans la province de Córdoba, au nord de Buenos Aires, neuf corps, soupçonnés d’être des disparus de la dictature, ont été trouvés par l’Equipe Argentine d’Archéologie Médico-légale, et les recherches continuent pour essayer de trouver les responsables.

Le militant communiste Ramon Rodriguez a été assassiné en décembre à Buenos Aires et ses collègues croient que les responsables sont liés au gouvernement municipal.

La Police de Mendoza (ouest) a procédé depuis début janvier à des l’arrestations de quelque 30 enfants des rues, et le juge Ariel Spektor a rejeté la demande d’habeas corpus demandé par les avocats.

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