Info-bulletin n°3

ARGENTINE

Les élections présidentielles du 27 avril ont comme favori Néstor Kirchner (18,2% des voix selon un sondage récent), candidat de l’actuel président, Eduardo Duhalde, et peu populaire gouverneur de la province de Santa Cruz. Il est suivi de Carlos Ménem (15,7%), ex président et du même parti que Kirchner, le Parti Justitialiste (PF, péroniste), et de Adolfo Rodríguez Saá (12,3%), ex gouverneur du même parti et président pendant moins d’une semaine début 2002. Elisa Carrió, social-chrétienne, les suit. Mais la polarisation des intentions de vote prédit un deuxième tour le 18 mai.
Cet environnement où les hommes politiques du passé continuent à occuper la scène malgré la crise de l’année dernière bouleverse certains secteurs de la société, et quelques manifestations, parfois violentes, ont eu lieu contre Duhalde, Menem, contre les élections et la crise économique.
Le ministre des Affaires Etrangères, Carlos Ruckauf, a été l’objet d’une demande de procès politique de la part des députés de centre-gauche pour mauvaise gestion au sujet de la guerre en Irak.
Menem pour sa part a menacé de faire recours aux militaires, s’il gagne, pour assurer la sécurité dans la rue, ce qui est interdit depuis la fin de la dictature, en 1983.

La justice a confirmé la détention préventive et le début du procès contre Cristino Nicolaides, dernier chef de l’armée accusé d’avoir séquestré des opposants et dérobé des bébés pendant la dictature militaire (1976-83). Il est actuellement assigné en résidence vu son âge.
La chambre fédérale a déclaré à nouveau l’inconstitutionnalité des lois d’Obédience Due et Point Final, adoptées après la dictature, qui ont assuré l’impunité de quelque 1.200 répresseurs. Le Congrès l’avait déjà fait en 1998 et la Cour Suprême doit se prononcer.
Le membre de la Cour Suprême Adolfo Vázquez a promis à l’évêque militaire, Antonio Juan Baseotto, la confirmation par la cour de la validité de ces lois.
Un juge de la province de Mendoza (nord) a présenté une plainte contre les responsables des arrestations de mineurs mendiants en janvier par la police. Amnesty International s’est plainte auprès du gouvernement provincial de la détention des enfants dans des commissariats de police.
Coté économique, la crise continue avec la paupérisation de la moitié de la population, c’est à dire 20 millions de personnes, mais les indicateurs économiques commencent à monter après une perte du produit intérieur brut (PIB) de plus de 10% l’année passée, et les revenus fiscaux ont augmentés.
Début avril a disparu l’interdiction de retirer l’épargne en dollars des banques, le ’corralón’, depuis décembre 2001. Quelque 400.000 personnes peuvent maintenant récupérer leur épargne progressivement convertis en pesos.
La justice a suspendu une augmentation décidée par le gouvernement des tarifs d’électricité et gaz à la demande des entreprises, la plupart étrangères, et des organismes financiers internationaux.
Dans les 10 dernières années, le pays a subit une fuite de capitales de plus de 60.000 millions de dollars avant la crise de 2001.
Plus de 100.000 personnes vivent en conditions précaires dans la capitale du pays, le double d’il y a dix ans.

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