La Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD)

Introduction

La Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) s’est tenue en 1994 au Caire, en Égypte. Lors de cette conférence, les dirigeants de 179 pays représentant toutes les régions du monde y ont adopté sans vote un programme d’action qui a permis de transformer la démarche de formulation et de mise en œuvre des politiques et programmes sur la population.

Au cours de la conférence, les États membres des Nations Unies ont, pour la première fois, confirmé que « les droits reproductifs » étaient des droits humains et affirmé que les principes d’égalité et d’équité de genre ainsi que l’autonomisation des femmes étaient des facteurs cruciaux dans les stratégies visant les populations et le développement [1].

Le Programme d’action adopté au Caire en 1994 est ainsi divisé en 16 chapitres. Il comprend des mesures axées sur la réduction de la mortalité maternelle, infantile et post-infantile ; sur la population et l’environnement ; sur les migrations internes et internationales ; sur la prévention et la maitrise du VIH/Sida ; sur l’information, l’éducation et la communication ainsi que sur la technologie, la recherche et le développement [2].

De nombreuses années se sont écoulées depuis l’adoption de ce Programme d’action. Si certaines mesures importantes ont vu le jour, il est malheureusement manifeste que les progrès ont été inégaux, lents, et disparates en ce qui concerne notamment la sexualité et la santé reproductive [3]. C’est ainsi qu’en dépit des améliorations constatées dans les services de santé reproductive, comme pour les soins prénataux, il faut regretter le peu de progrès dans d’autres secteurs, comme l’avortement médicalisé et l’éducation sexuelle intégrée [4].

Le Programme d’action reste donc inachevé, et ce pour deux raisons principales. La première réside dans le fait que les États n’ont pas encore pleinement exécuté les engagements qu’ils ont pris. La deuxième réside dans le fait que certains des engagements figurant dans le Programme d’action ne sont pas à la hauteur des normes internationales relatives aux droits humains et doivent être renforcés.

L’examen de la mise en œuvre du Programme d’action, après 20 ans, donne une excellente occasion de réaffirmer l’importance de ce document historique et de garantir pour l’avenir une approche intégrée, de portée générale, des droits sexuels et reproductifs. Cet examen consistera en une série d’activités interdépendantes, dont un sondage mondial, des consultations régionales et nationales, des rapports thématiques, des études approfondies et des réunions d’experts. Il servira de fondement à deux rapports : un rapport mondial exhaustif sur l’état de la population et du développement, et un rapport du secrétaire général des Nations unies.

Recommandations

Amnesty International rappelle que les droits humains doivent plus que jamais être placés au cœur du débat portant sur l’examen et la réalisation du Programme d’action et son actualisation. Les principales recommandations d’Amnesty International s’articulent ainsi autour des revendications suivantes :

  Les politiques et programmes de population et de développement doivent principalement mettre l’accent sur l’égalité de genre.

  Les gouvernements doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour éradiquer la discrimination fondée sur le genre dans la législation, la politique, et la pratique.

  Des mesures efficaces doivent être prises en vue de promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles, via la mise en œuvre de programmes et de politiques clairs ayant pour objectif de résoudre les problèmes d’égalité de genre et d’éliminer les stéréotypes, notamment via une éducation complète aux questions liées à la sexualité.

  Les droits sexuels et reproductifs doivent être pleinement reconnus en tant que droits humains dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et des programmes.

  Les lois, politiques, et autres barrières à la réalisation des droits sexuels et reproductifs doivent être supprimées.

  Toute personne doit avoir accès à des services et des conseils complets, intégrés et de qualité en matière de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à une éducation et à des informations exhaustives en matière de sexualité.

  Les femmes et les filles doivent participer concrètement à l’établissement de priorités, à la planification, à la mise en œuvre et au suivi des programmes et politiques qui ont un impact sur leurs droits sexuels et reproductifs.

  Toute personne doit être en mesure d’avoir recours à la loi pour faire valoir ses droits sexuels et reproductifs et bénéficier de solutions et de réparations en cas de violation de ces droits.

Version du 19/11/2013

Pour tout renseignement complémentaire, contactez Mme Montserrat CARRERAS, chargée de relations avec les autorités politiques :
 Tél : +32 2 538 81 77
 Email : mcarrerasATamnestyPOINTbe (remplacez AT par « @ » et POINT par « . »)
 Twitter : twitter.com/AmnestyLobby


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