En 2003, 1195 personnes ont été tuées par la police à Rio de Janeiro. Cela constitue une augmentation de 32% par rapport au chiffre déjà record de 900 tués suite à des interventions policières en 2002.
Depuis 1998 le nombre de personnes tuées par la police de Rio sous la qualification « d’actes de résistance » a triplé.
La fin 2003 et les premiers mois de 2004 ne montrent aucun signe d’amélioration dans la situation de Rio. La politique de confrontation violente menée par les forces de police de la ville provoque de plus en plus de mort parmi les civils innocents pris sous des feux croisés ou exécutés sommairement.
Rio a atteint un point d’ébullition au début avril après que des trafiquants de drogue ont tenté d’envahir la favela de Rocinha pour en prendre le contrôle à partir de la favela voisine de Vidigal pendant le week-end de Pâques. Un millier de policiers a été appelé pour essayer de contrôler la situation. Des échanges de coups de feu se sont poursuivit pendant deux jours et des policiers, des trafiquants et des civils ont été tués.
Les résidants de Rocinha avaient alerté les autorités d’une invasion probable dès février, demandant une présence policière préventive qui ne leur a pas été accordée.
Le gouvernement à refusé de faire intervenir l’armée comme le demandait les autorités de Rio. La situation semble s’être calmée mais les résidants de Rocinha ont peur de ce qui arrivera après le retrait de la police.
Le Brésil, en représentant 2,8% de la population mondiale, totalise 11% des homicides recensés dans le monde ; 40.000 personnes y sont tuées annuellement par des armes à feu. Le représentant du Programme de Développement Nations Unies, Carlos Lopez, a déclaré lors de la session d’ouverture du Séminaire International sur les Armes à Rio de Janeiro : « Ce nombre est plus élevé que celui de toutes les victimes de la guerre en Iraq. Il est difficile d’imaginer une nation en paix qui totalise un nombre aussi élevé de tué par l’usage aveugle d’armes. »
Agissez avec Amnesty International en envoyant la lettre suivante à Antonio Garotinho, Secrétaire d’état à la sécurité publique.
Exmo. Secretário de
Segurança Pública do
Estado do Rio de Janeiro
Sr. Antonio Garotinho
Secretaria de Segurança Pública
Av. Presidente Vargas, 817 - 15º andar
Centro
20071-004 - Rio de Janeiro - RJ
Brasil
Fax : + 55 21 3399 1108
Monsieur le Secrétaire d’état,
Je suis très préoccupé de ce que la politique continuellement répressive de la police semble avoir aggravé le cycle de la violence à Rio de Janeiro et que des civils innocents et désarmés aient été abattus par la police cette année, et cela même lorsque des communautés ont demandé une présence policière pour leur protection contre la violence criminelle, comme à Rocinha en février.
Avec Amnesty International, je demande que tout soit mis en œuvre afin que les droits humains de tous les citoyens soient protégés.
En espérant que ma requête sera entendue, je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire d’état, mes salutations respectueuse.