Communiqué de presse

L’Inde doit abandonner les charges mensongères retenues contre des personnes opposées à l’acquisition de terres par Vedanta en Orissa et les libérer

Amnesty International exhorte les autorités de l’État d’Orissa (est de l’Inde) à relâcher immédiatement 47 habitants du village Rengopalli arrêtés le 21 janvier pour avoir manifesté pacifiquement contre la pollution de leurs terres ancestrales, causée par la raffinerie de bauxite de Vedanta Aluminium, à Lanjigarh, et à abandonner les charges retenues contre eux.

Ces personnes essayaient d’empêcher Vedanta de prendre le contrôle d’une des deux voies d’accès à leur village. La route en question est la voie d’accès la plus directe au village, ainsi qu’au bassin de boues rouges couvrant 60 hectares de la raffinerie de Vedanta, deuxième réservoir de ce type pour les déchets toxiques produits par les opérations de la raffinerie.

Le premier bassin de boues rouges, qui a connu des fuites à deux reprises pendant la saison de la mousson l’an dernier, est déjà rempli de déchets toxiques. Des recherches effectuées par Amnesty International ont montré que la raffinerie et son bassin de boues rouges, qui sont en fonctionnement depuis quatre ans, ne respectent pas les normes nationales et internationales en termes d’impact sur l’environnement, la société et les droits humains.

Amnesty International engage les autorités de l’État à honorer leurs obligations aux termes du droit indien et du droit international, en consultant sans délai les populations concernées à Rengopalli au sujet de l’impact potentiel des bassins de boues rouges.

Vedanta Aluminium est une filiale de l’entreprise Vedanta Resources, dont le siège se trouve au Royaume-Uni. Les résidents de Rengopalli, un des 12 villages situés à proximité de la raffinerie, se mobilisent contre la prise de contrôle de la voie d’accès, affirmant que l’existence d’un second bassin de boues rouges entraînera une pollution accrue de leurs terres et de leurs sources d’approvisionnement en eau. Ils avancent par ailleurs que les autorités locales ont manqué à leur devoir consistant à consulter dûment les conseils municipaux élus de la zone, ainsi que le prévoit la loi, avant de décider de prendre le contrôle du terrain d’une surface de 0,5 hectare sur lequel se situe la voie d’accès.

Les personnes arrêtées, parmi lesquelles figurent 38 adivasis (aborigènes) et neuf dalits, sont poursuivies pour plusieurs infractions, dont émeutes et tentatives de meurtre sur des policiers ayant assisté les gardes de sécurité de l’entreprise et des fournisseurs. Des bulldozers et d’autres équipements lourds ont été utilisés pour prendre le contrôle du terrain ; cinq femmes adivasis ont été blessées lorsque les policiers ont donné des coups de matraque aux manifestants.

Les résidents ont indiqué à Amnesty International que, plus tôt, un tribunal local auprès duquel l’entreprise avait déposé un recours, afin d’obtenir la protection de la police lors de la prise de contrôle du terrain litigieux, avait cherché à obtenir plus de renseignements sur le statut de ce dernier. Or, les résidents de Rengopalli affirment que les autorités locales et la police sont intervenues, ont édicté des interdictions sur le site du bassin de boues rouges, accusé 37 des villageois de ne pas les avoir respectées et conduit ces personnes devant les autorités le 20 janvier dans le but de les persuader d’abandonner leur mobilisation contre le projet.

Amnesty International estime que les autorités locales, au lieu de protéger les droits des adivasis sur leurs terres ancestrales et leurs lieux d’habitation, conformément au droit indien et international, ont agi d’une manière favorisant la prise de contrôle d’un de leurs terrains par l’entreprise. Des séquences vidéo de la confrontation montrent les forces de sécurité locales travaillant en étroite collaboration avec des responsables de l’entreprise et des agents de sécurité privés, alors qu’ils s’approchaient des manifestants, qui étaient pacifiques.

Après le rejet par la Haute Cour d’Orissa, la semaine dernière, de la demande formulée par Vedanta Aluminium afin de multiplier par six la capacité de la raffinerie, Amnesty International a de nouveau exhorté les autorités indiennes à ordonner le nettoyage immédiat du site, et notamment du premier bassin de boues rouges, qui est plein.

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