Gaza : des enfants et des civils tués dans les combats

Dans la ville de Gaza, des enfants palestiniens protestent contre les frappes aériennes israéliennes.

Ces derniers jours, les raids aériens et les tirs d’artillerie israéliens sur la bande de Gaza ont fait plus de 100 morts parmi les Palestiniens, dont des dizaines de mineurs et d’autres civils. Trois Israéliens – un civil touché par une roquette lancée par un groupe armé palestinien le 27 février et deux soldats – ont également été tués. Nombre de Palestiniens tués étaient des activistes impliqués dans des attaques contre Israël, mais d’autres, dont quelque 25 mineurs, étaient des civils non armés qui ne prenaient pas part aux hostilités. Le nombre de civils tués n’est pas connu avec précision car il est difficile à établir.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne aurait affirmé que 90 p. cent des personnes tuées étaient des activistes, mais d’après les Nations unies et d’autres sources, notamment à Gaza, plus de la moitié étaient des civils. Plus de 250 autres personnes, dont un très grand nombre de civils non armés, auraient été blessées.

Les forces israéliennes ont également détruit des maisons et des infrastructures dans la bande de Gaza, dont au moins deux centres de soins, avant de se retirer le 3 mars.

Amnesty International a déclaré dimanche 2 mars que les frappes aériennes et les tirs d’artillerie de l’armée israélienne contre la bande de Gaza témoignaient d’une indifférence totale pour la vie des civils, et a demandé aux autorités israéliennes de mettre fin immédiatement à ces attaques disproportionnées et inconsidérées.

« Israël a l’obligation légale de protéger la population civile de Gaza, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ces attaques sont disproportionnées et vont au-delà des mesures que les forces israéliennes sont en droit de prendre pour répondre aux tirs de roquettes des groupes armés palestiniens. »

Cette dernière série d’homicides et de destructions intervient alors même que les habitants de Gaza – 1,5 million de personnes – doivent faire face à une crise humanitaire découlant du blocus de plus en plus draconien qu’impose Israël à Gaza.

Les hôpitaux et les centres de soins, qui rencontrent déjà d’immenses difficultés en raison des pénuries d’électricité, de carburant, d’équipement et de pièces de rechange résultant du blocus israélien, doivent aussi faire face au nouvel afflux de victimes des récentes attaques israéliennes.

Du fait du bouclage de Gaza, de nombreux patients ayant besoin de toute urgence de soins médicaux que Gaza ne peut offrir ne sont pas transférés vers des hôpitaux étrangers et risquent de mourir.

Au cours des deux derniers mois, les forces israéliennes ont tué plus de 230 Palestiniens à Gaza, dont un très grand nombre de civils non armés. De nombreux autres Palestiniens ont été blessés et parfois mutilés. Pendant la même période, les groupes armés palestiniens ont continué à mener des attaques sans discrimination contre Israël depuis la bande de Gaza en tirant des roquettes, notamment de type Qassam, essentiellement en direction de la ville de Sdérot, mais aussi, la semaine dernière, en direction de la ville d’Ashkelon, plus éloignée.

Un civil israélien a été tué et plusieurs autres blessés par les roquettes que ces groupes ont lancées depuis Gaza en direction de Sdérot et d’autres zones d’Israël.

Amnesty International a de nouveau appelé le Hamas et l’Autorité palestinienne à prendre des mesures pour mettre un terme immédiat aux attaques menées sans discrimination contre Israël par les groupes armés palestiniens. Elle a également demandé que les responsables présumés soient amenés à répondre de leurs actes.

« Il est grand temps que les dirigeants du Hamas et de l’Autorité palestinienne prennent des mesures efficaces afin de prévenir et sanctionner les attaques contre des civils en Israël, a déclaré Malcolm Smart. Toutefois, leur inaction en la matière ne saurait légitimer les frappes aériennes et les tirs d’artillerie inconsidérés de l’armée israélienne qui sèment la mort et la destruction parmi les civils palestiniens.

« Parallèlement, les groupes armés palestiniens responsables de fréquents tirs de roquettes depuis Gaza contre des villes israéliennes voisines font preuve d’un mépris impitoyable pour la vie des civils israéliens et exposent la population palestinienne de la bande de Gaza aux attaques israéliennes. »

Malcolm Smart a souligné qu’Amnesty International condamnait toutes les attaques visant des civils. Toutefois, « les violences illégales d’un camp ne peuvent légitimer les violations commises par l’autre camp », a-t-il ajouté.

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