De belles paroles sur les droits humains au Sommet mondial des Nations unies sur la société de l’information

La révolution de l’information, déclenchée par des avancées sans précédent dans les technologies de l’information et de la communication, a bouleversé notre façon de penser et de travailler, nos relations sociales et nos modes de communication.

À l’ère d’Internet, des moyens inédits permettent de défendre la liberté d’expression et les droits humains. Grâce aux cyberdissidents, aux journalistes en ligne et aux quelque huit millions de blogueurs, les régimes les plus répressifs de la planète ne peuvent plus se cacher.

Toutefois, parallèlement à cette liberté nouvelle sont apparues de nombreuses menaces contre la vie privée, la sécurité des données personnelles et la liberté de parole, comme l’a constaté Amnesty International.

La décision d’organiser un Sommet mondial des Nations unies sur la société de l’information (SMSI) a été prise par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en 2001. L’idée était de réagir à l’évolution rapide du paysage technologique, de réduire la « fracture numérique » entre ceux qui ont accès à l’information et ceux qui en sont privés, et de mettre les nouvelles technologies au service des Objectifs du millénaire pour le développement.

Le problème, c’est que de nombreux pays, bien que signataires de la Déclaration de principes du SMSI - qui proclame explicitement la volonté d’édifier une société de l’information pour tous, fondée sur le respect des droits humains - continuent de réprimer la liberté d’expression, de censurer Internet et de bafouer les normes fondamentales du droit international et du droit relatif aux droits humains.

La Tunisie, pays hôte de la seconde phase du SMSI, ne brille pas par son respect des droits humains : des cyberdissidents sont emprisonnés, des sites Internet sont censurés, des organisations de défense des droits humains sont harcelées, et des agences de presse indépendantes sont fermées. Les autorités s’en prennent précisément aux droits et libertés que le Sommet mondial est censé promouvoir.

En Chine, la censure massive exercée sur Internet a pour effet de faire disparaître des milliers de pages ou de liens considérés comme « dangereux » ou « subversifs ». Le nombre de personnes arrêtées ou condamnées pour avoir exprimé leurs opinions sur le web ou téléchargé des informations a connu une augmentation spectaculaire ces dernières années.

En Syrie, la censure d’Internet est généralisée et plusieurs cyberdissidents ont été arrêtés, par exemple pour « utilisation illégale d’Internet » et pour avoir mis en ligne des informations « nuisibles à la réputation et à la sécurité de la nation ».

Amnesty International demande à tous les États membres de maintenir les droits humains au cœur de la société de l’information. Les principes inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme doivent être défendus face à la censure qui vise Internet, aux menaces qui pèsent sur la protection de la vie privée sur le web, et aux violations toujours plus nombreuses qui mettent à mal la liberté d’expression en ligne.

Pour en savoir plus
Lisez le rapport :
Tunisie. Atteintes aux droits humains à la veille du Sommet mondial sur la société de l’information

Ecoutez la interview avec Radhia Nasroui, défenseur des droits humains tunisien.

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