Écrire 35 hommes détenus arbitrairement

Amnesty International a obtenu la confirmation de la détention arbitraire de 35 hommes au siège du Service national de la sûreté et du renseignement, dans le quartier de Djebel, à Djouba, la capitale du Soudan du Sud.

Trente-cinq hommes détenus au siège du Service national de la sûreté et du renseignement sont privés du droit de comparaître rapidement devant un juge et du droit de contester la légalité de leur détention. Aucun ne bénéficie d’un conseil juridique. Au moins un n’a pas été autorisé à voir son avocat bien que celui-ci en ait fait la demande. Les familles des autres ont expliqué à Amnesty International qu’elles n’avaient pas les moyens d’engager un avocat ou qu’elles estimaient que cela n’en valait pas la peine car elles étaient sceptiques quant au fait que les autorités inculpent les détenus ou les fassent juger.

Certains des hommes concernés sont détenus au secret, coupés de leurs proches et du monde extérieur. Pour Amnesty International, ces détentions peuvent s’apparenter à des disparitions forcées.
Les détenus consomment des aliments peu variés et on ne leur sert parfois qu’un repas par jour. Ils dorment à même le sol et ne bénéficient pas de soins médicaux adéquats. Certains ont été battus, en particulier pendant les interrogatoires ou à titre punitif. Ces conditions s’apparentent à des mauvais traitements, voire à des actes de torture dans certains cas.

Amnesty International a recueilli des informations sur la multiplication des violations commises par le Service national de la sûreté et du renseignement et d’autres organes chargés de la sécurité depuis le début du conflit, à la mi-décembre 2013. Le nombre de disparitions forcées, d’arrestations arbitraires, d’exécutions extrajudiciaires et de détentions ne cesse d’augmenter.
Des cas de torture et de mauvais traitements en détention ont notamment été signalés.

Amnesty International est convaincue que des personnes sont détenues de manière illégale non seulement au siège du Service national de la sûreté et du renseignement à Djouba, mais aussi dans d’autres lieux officiels ou non sur l’ensemble du territoire.

La Loi de 2014 relative au Service national de la sûreté et du renseignement accorde à cet organe des pouvoirs étendus en matière d’arrestation et de détention sans prévoir de surveillance judiciaire ni de garanties contre d’éventuels abus. Ce texte ne précise pas que les détenus ne peuvent être placés que dans des lieux de détention officiels et ne garantit pas les droits élémentaires à une procédure régulière comme le droit à un avocat ou le droit d’être jugé dans un délai raisonnable. Il donne carte blanche au Service national de la sûreté et du renseignement pour continuer à pratiquer la détention arbitraire comme elle l’a toujours fait et même à y avoir de plus en plus recours, ce en toute impunité.

Noms : Alison Mogga Tadeo, Aloro John, Andria Baambe, Angelo Banaveso, Ayume Dada, Benjamin Taban, Chandiga Felix, Daniel Bakumba, Davide Peter, Eli Duku Nimaya, Emilio Paul, George Livio Bahara, Gwagbwe Christopher, John Mboliako, Jorem Eseru, Joseph Bangasi Bakosoro, Joseph Ngec, Justin Yasir, Justine Peter, Justine Wanawila, Kennedy Kenyi, Lado James, Leonzio Angole Onek, Lokolong Joseph, Loreom Joseph Logie, Martin Augustino, Michael Sokiri, Mike Tyson, Ochaya Godfrey Saverio, Ocitti Richard Okumu, Otihu Lawrence, Paul Baba, Richard Otti, Sokiri Felix Wani, Tartisio Oshini

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