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ACTION URGENTE

Chine. Un prisonnier d’opinion privé de contacts avec sa famille
Huang Qi, fondateur et directeur de « 64 Tianwang », un site Internet sichuanais consacré aux droits humains, a été condamné à une peine de 12 ans de prison après avoir été jugé en secret en janvier 2019.

Sa mère, âgée de 87 ans, n’a pas pu le voir depuis 2016 et craint de ne jamais le revoir, sa propre santé continuant de décliner.

Huang Qi souffre toujours de graves problèmes de santé. Il ne peut pas communiquer avec sa famille ni avec l’avocat de son choix, ce qui l’expose à un grave risque de torture ou d’autres mauvais traitements.

Huang Qi a créé « 64 Tianwang » avec son épouse de l’époque, Zeng Li, en 1998. Ce site Internet reste l’un des rares de Chine continentale qui recueille et diffuse des informations sur les actions de protestation de « pétitionnaires » dans ce pays. La majorité des personnes qui contribuent au site étaient « pétitionnaires » avant de devenir journalistes citoyens et de couvrir les manifestations et les arrestations d’autres « pétitionnaires ».

Des faits relatifs à des mauvais traitements ont été signalés tout au long de la détention de Huang Qi. Les plus récents remontent au 23 octobre 2018, quand il a déclaré à son avocat que les médecins et les agents du centre de détention fournissaient de faux rapports concernant sa tension artérielle et minimisaient la gravité de ses problèmes de santé. Auparavant, le 28 juillet 2017, Huang Qi avait dit à son avocat que des agents l’avaient forcé à rester debout pendant plusieurs heures d’affilée et l’avaient interrogé à maintes reprises et fréquemment insulté depuis son arrestation fin 2016. Le 3 novembre 2017, il avait déclaré avoir été frappé par d’autres détenus au centre de détention de la ville de Mianyang, dans la province du Sichuan, entre le 24 et le 26 octobre, alors qu’au moins un des gardiens du centre était au courant.

Au fil des ans, Huang Qi et d’autres personnes contribuant au site « 64 Tianwang » ont été arrêtés ou harcelés par les autorités chinoises à maintes reprises. Huang Qi avait déjà été emprisonné deux fois. La première remonte à juin 2000 ; arrêté à l’occasion du 11e anniversaire de la répression de Tiananmen, il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement en mai 2003 pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État ». Il avait été de nouveau emprisonné pendant trois ans après avoir dénoncé le scandale de la construction de bâtiments ne respectant pas les normes, à la suite du séisme qui avait secoué le district de Wenchuan, au Sichuan, en 2008.

D’après le site « 64 Tianwang », ses journalistes citoyens ont été interrogés ou placés brièvement en détention à plus de 100 reprises depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012, et au moins 30 d’entre eux ont été incarcérés ou placés en détention pénale. Dix journalistes de « 64 Tianwang » se trouvent actuellement derrière les barreaux : Wang Jing, Zhang Jixin, Li Min, Sun Enwei, Li Chunhua, Wei Wenyuan, Xiao Jianfang, Li Zhaoxiu, Chen Mingyan et Wang Shurong.

Les avocats de Huang Qi ont également été victimes de représailles de la part des autorités. En février 2018, Sui Muqing, avocat basé à Guangzhou, a été informé de sa radiation du barreau par le département provincial de la Justice du Guangdong. Cet avocat, qui avait défendu Huang Qi, pense que cette sanction est liée au fait qu’il travaillait pour des défenseur·e·s des droits humains. Un autre avocat de Huang Qi, Liu Zhengqing, a également été radié du barreau en janvier 2019.

Pu Wenqing a été arrêtée par la police du Sichuan début décembre 2018, alors qu’elle se rendait à Pékin pour demander de l’aide à des diplomates à propos de son fils, Huang Qi. Selon certaines sources, elle a été menacée à plusieurs reprises par la police durant sa détention, avant d’être libérée le 21 janvier 2019. Dans sa lettre ouverte, elle a indiqué que des agents des services de sécurité de l’État l’avaient empêchée de rencontrer et d’engager des avocats spécialisés dans la défense des droits humains. Elle a confié que sa propre santé se détériorait rapidement et qu’aucun traitement n’était disponible pour les tumeurs qui lui rongent les poumons. Elle souffre aussi de diabète et de problèmes hépatiques, rénaux et digestifs et craint de ne pas revoir son fils avant de mourir.

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