Le procès d’Aser Mohamed, 15 ans, a été reporté au 16 novembre. Cet adolescent fait l’objet de poursuites pour plusieurs accusations, notamment l’appartenance à la confrérie interdite des Frères musulmans et la participation à un attentat contre un hôtel, sur la base d’« aveux » qui, selon lui, lui ont été arrachés sous la torture après 34 jours de disparition forcée.
S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.
Aser Mohamed a été arrêté par des membres de l’Agence de sécurité nationale le 12 janvier et soumis à une disparition forcée pendant les 34 jours qui ont suivi, durant lesquels il affirme avoir été torturé en vue de lui faire « avouer » des infractions qu’il n’avait pas commises. Il avait 14 ans lorsqu’il a été arrêté. Il a été renvoyé devant un tribunal en août. Le tribunal a tenu la première audience le 6 août et a ensuite repoussé l’audience suivante au 15 août, puis au mois d’octobre.
Lors de la séance du 8 octobre de la cour d’appel du Caire, les avocats de la défense ont mis en doute l’impartialité du juge, relevant des remarques qu’il aurait faites sur sa haine de la confrérie des Frères musulmans, qu’il a qualifiée d’organisation terroriste. Les médias égyptiens appellent l’affaire dans laquelle Aser Mohamed est poursuivi l’« affaire des Trois Pyramides », du nom de l’hôtel contre lequel le jeune garçon et ses 25 coaccusés sont présumés avoir commis un attentat le 7 janvier 2016.
Après lui avoir rendu visite le 27 septembre, la famille d’Aser Mohamed a dit à Amnesty International qu’il était très éprouvé psychologiquement par sa détention prolongée, ajoutant qu’il était déprimé et, en particulier, que l’école et ses amis lui manquaient. Sa famille lui rend visite une fois par semaine, mais ne peut rester que 10 à 15 minutes avec lui à chaque fois. Il a raconté avoir été torturé, et notamment avoir reçu des décharges électriques et avoir été suspendu par les membres pendant de longues heures. Ses proches ont déclaré que, la première fois qu’ils lui ont rendu visite, neuf jours après sa réapparition, Aser Mohamed était couvert de taches blanches et de marques laissées par les décharges électriques, et il avait les épaules démises. Les demandes d’examen médicolégal soumises au tribunal par son avocat sont restées sans réponse.
Aser Mohamed pourrait être transféré dans un autre lieu de détention, car une centaine de ses codétenus ont été transférés fin septembre, a indiqué sa famille après sa visite du 4 octobre. Il est actuellement détenu dans un camp des forces de sécurité centrales appelé « Kilo 10.5 ».