Écrire Un adolescent emprisonné est privé de soins médicaux

Vladislav Charkovski purge une peine de 10 ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire pour mineurs pour une infraction mineure, non violente, à la législation sur les stupéfiants. Sa santé se dégrade depuis son arrestation en mars 2018, mais il est privé des soins dont il a besoin par l’administration pénitentiaire et menacé de représailles si sa mère continue de se plaindre au sujet de ses conditions carcérales. Les autorités doivent lui dispenser de toute urgence les soins dont il a besoin et le protéger contre toute forme de harcèlement ou de représailles.

Le 16 mars 2018, Vladislav Charkovski, 17 ans, a été arrêté et accusé d’appartenir à un groupe organisé qui commercialise des substances illicites. À l’époque, il était coursier pour un employeur anonyme basé sur Internet et allait chercher et livrait des paquets. Le 4 septembre 2018, il a été condamné à 10 ans de prison au titre du paragraphe 4 de l’article 328 du Code pénal de la République du Bélarus. Ni l’organisateur ni d’autres membres du groupe criminel n’ont été identifiés et Vladislav Charkovski est le seul à avoir fait l’objet de poursuites.
Au moment de son arrestation, Vladislav Charkovski était souffrant et avait une forte fièvre, mais il n’a pas reçu les soins médicaux nécessaires. Sa santé n’a cessé de se détériorer, en détention provisoire et par la suite dans la colonie pénitentiaire. Selon sa mère, il ne reçoit pas les soins dont il a besoin. Le 8 mars 2019, Vladislav Charkovski a découvert le corps d’un adolescent qui s’était suicidé dans la colonie pénitentiaire et en a été fortement traumatisé. Depuis, il n’arrive plus à dormir correctement et fait des cauchemars.
La stratégie du Bélarus vis-à-vis de la lutte contre le trafic de stupéfiants se fonde sur des lois et des pratiques très punitives. On ne dispose d’aucune statistique, mais on estime que des milliers de mineurs et de jeunes purgent de lourdes peines pour des infractions mineures, non violentes, liées à la législation sur les stupéfiants. Dans certains cas signalés à Amnesty International, ceux qui ont été arrêtés n’ont pas commis de crime volontairement mais ont été piégés pour non-coopération avec les agents des stupéfiants qui cherchent à les utiliser pour accuser des tiers.
Les mineurs accusés d’infractions liées à la législation sur les stupéfiants sont victimes de nombreuses violations des droits humains dès le moment de leur arrestation, pendant l’enquête et le procès et, une fois condamnés, beaucoup sont détenus dans des conditions non conformes au droit international et aux normes internationales.
La Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, à laquelle le Bélarus est partie, dispose que l’arrestation ou la détention d’un mineur doit n’être qu’une mesure de dernier ressort, et être d’une durée aussi brève que possible. Le Comité des droits de l’enfant demande régulièrement aux États de s’abstenir de considérer les mineurs qui consomment ou possèdent des stupéfiants comme des criminels et leur recommande de ne pas poursuivre en justice des mineurs pour usage de stupéfiants. En outre, le Comité recommande aux États d’envisager d’autres solutions que la criminalisation lorsqu’il s’agit de personnes mineures accusées d’avoir commis des infractions de faible gravité liées à la législation sur les stupéfiants sans recours à la violence.

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